Dix pour cent, c’est un peu comme un documentaire de survie dans la jungle, sauf qu’ici, la jungle, c’est le showbiz français et les prédateurs, ce sont les acteurs capricieux, les réalisateurs exigeants, et les agents d’artistes qui doivent jongler avec tout ça. Bienvenue à l’agence ASK, où les agents ne se contentent pas de prendre leur dix pour cent de commission, ils prennent aussi dix crises de nerfs par jour.
La série te plonge dans le quotidien d’Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette, des agents qui, malgré leurs efforts surhumains, passent leur temps à réparer des catastrophes plus grosses qu’une fausse note sur une scène d’Opéra. Les stars invitées ? Ce sont les cerises sur le gâteau de ce joyeux bazar. Chaque épisode te fait te demander comment ces agents parviennent à ne pas craquer sous la pression des célébrités, dont les caprices et les exigences font passer une diva d’opéra pour un modèle de zenitude.
Ce qui fait tout le charme de Dix pour cent, c’est ce ton à la fois piquant et attendrissant. On rit des situations absurdes où les acteurs (qui jouent leurs propres rôles, en mode autoparodie brillante) pètent des câbles pour des détails ridicules, mais derrière, on sent aussi toute la fragilité de ce monde où la gloire est aussi volatile que l’ego des stars. Et les agents, eux, ce sont les pompiers de service, toujours là pour éteindre les feux de l’ego et recoller les morceaux d’un contrat qui part en vrille.
Andréa, interprétée par Camille Cottin, est l’étoile montante de l’agence et probablement l’un des personnages les plus fascinants à regarder. Elle jongle avec sa carrière, ses ambitions personnelles, ses amours compliquées, et un humour grinçant qui te fait parfois oublier qu’elle est à deux doigts de l’épuisement nerveux. Gabriel, lui, c’est l’agent un peu maladroit, celui qui tente toujours de faire plaisir à tout le monde, mais qui finit par s’emmêler dans ses bonnes intentions. Mathias ? C’est l’as de la manipulation, le mec qui a toujours un coup d’avance, même si son jeu d’échecs professionnel finit souvent par impacter sa vie personnelle.
Le vrai coup de génie de la série, ce sont les guest-stars. Chaque épisode amène une nouvelle célébrité, de Cécile de France à Isabelle Huppert, en passant par Jean Dujardin, qui acceptent de se moquer d’eux-mêmes avec un humour rafraîchissant. Voir ces stars se prendre au jeu de l’autodérision, c’est un pur régal. Les situations deviennent si absurdes que tu te demandes parfois si tout ça n’est pas tiré de vraies anecdotes de tournages.
Visuellement, c’est soigné, le rythme est bien calibré, et les dialogues fusent avec ce petit ton mordant typiquement français. On navigue entre les bureaux feutrés d’une agence parisienne et les plateaux de cinéma, où tout peut s’écrouler en un battement de cils si un agent ne se pointe pas à temps pour sauver la mise.
En résumé, Dix pour cent, c’est un peu le The Office du showbiz, où les agents sont les véritables héros invisibles d’un monde où tout le monde veut briller. C’est drôle, touchant, et franchement addictif, même si tu te demandes comment ils ne finissent pas tous en thérapie après chaque épisode. Un tourbillon de caprices, de gags bien sentis et de stress permanent, mais toujours avec ce petit charme à la française qui te donne envie d’y retourner.