Chaque anime qui a été fait avec de la volonté et du talent est une sorte de leçon, une fenêtre sur une fiction (le plus souvent) et montre une histoire pour laquelle, si c'est en plus cohérent, le spectateur va ressortir avec quelque chose.
J'ai toujours du mal à croire, avant de commencer une nouvelle série, que cela sera le cas. Je me dis toujours que le précédent était le dernier, que c'est fini, que emporté par la tristesse du monde, les idées sont toujours les mêmes.
Pourtant, parfois, un anime se démarque. Et il me montre un monde possible, un monde dur, un monde beau, un monde sinistre, un monde magique qu'importe. Mais ce n'est pas un hasard, car j'essaye de m'orienter vers une oeuvre qui aura eu les faveurs d'un maximum de gens (mais en évitant ce qui ne m'interesse pas). Cette longue intro pour dire que Boku dake ga Inai Machi n'est pas vraiment une surprise à mes yeux, mais la façon dont il m'a scotché et frappé est une première. L'intelligence et la violence psychologique de cette oeuvre ne pourra pas vous laisser
de marbre.
Nous allons suivre Satoru, un employé dans une pizzeria et mangaka en dehors, qui galère et n'obtient pas le succès qu'il souhaite. Il travaille avec la ptite Airi, une lycéenne qui se fait un peu d'argent avec ce métier. Mais Satoru a une capacité étrange, il peut "prévoir" des malheurs et tenter de les empêcher en étant envoyé dans un passé proche.
Un jour par un concours de circonstances malheureuses, il va se voir suspecté et accusé de meurtre, et cela fera remonter en lui un souvenir douloureux: quand il était petit, un tueur en série avait tué plusieurs enfants dans la région où il vivait, dont la petite Kayo. Il va se retrouvé envoyé dans le passé avec pour mission d'arranger le passé et le présent en même temps.
A-1 Pictures est un studio bien intéressant. Cette série est diamétralement opposée à Shigatsu wa kimi no uso du même studio, et pourtant elle n'en demeure pas moins belle. L'ambiance est parfaitement retranscrite, peut-être trop bien même, et sert à la cruauté. Oui, cette série est dure psychologiquement, et ne va rien vous épargner.
J'avoue, encore une fois, l'OST m'a totalement échappé. Discrète, elle couvre l'histoire mais je ne saurais en dire plus sans revoir l'anime (et ce sera pas tout de suite, ça a été un peu dur). Mais j'ai une petite faiblesse pour la seiyuu de Kayo (Victorique dans Gosick donc bon... j'adore) qui a un rôle difficile mais le joue parfaitement.
Et il y a cette histoire... C'est dur de concentrer une histoire dans 12 épisodes, et forcément on se retrouve assez vite avec la brutalité du récit. J'ai été très surpris, peut-être n'ai je plus l'habitude des seinen (j'ai vu Nisekoi dernièrement, rien à voir!), mais ce qui est encore plus fort, c'est que cet anime n'a pas vraiment de moments gratuits, le temps est bien exploité et le rythme du récit donne une force incroyable à l'ensemble. Qui plus est, certains sujets sont vraiment ultra poignants,
il y a quelques réactions de personnages (ceux de Kayo notamment) qui sont à pleurer de rage et de douleur. Soyez conscients avant de vous lancer là dedans que ce ne sera pas facile, mais que ce sera finalement, au delà des émotions, une série de qualité et qui, un peu come Kimi no na wa, sait exploiter les différentes timeline, en y mêlant de la folie, du suspens et une petite torture pour votre cerveau. C'est brillant.
Il n'y a jamais de fumée sans feu, et un anime apprécié autant sur MAL avait forcément quelque chose à raconter. Et quelle histoire... bouleversante, rageante, difficile, on est aspiré dans les choix contraints d'un type ordinaire qui ne veut que faire le bien. Ce sont les gens ordinaires les héros, et ils ne sont pas toujours seuls et super puissants. La valeur d'une vie est bien représentée, et cette série n'a pas à rougir face à d'immenses production en live action. Alors quoi, Boku dake ga Inai Machi est une grande série? Oui, une très grande série d'animation, au scénario cousu de fil d'or, à la narration qui fusionne avec votre coeur, un moment qu'on oublie pas.
N.B: la série live action ressemble pas mal à l'anime (à quelque exception près). J'ai chialé comme un imbécile aux mêmes endroits, même en sachant ce qui arrivait. Au delà des acteurs, des mots, des seiyuu, quand une histoire est convaincante, elle l'est quelque soit le format