Lecteur du manga depuis sa licence en France et appréciant cette série de Kei Sanbe, j'attendais avec beaucoup d'envie cet animé parce qu'il a une tonalité particulière à mes yeux, propose tout un petit groupe de copains que j'ai appris à apprécier en plus d’une super maman (celle de Satoru). Ajoutons le côté voyage dans le temps (coucou l’Effet papillon) et voilà un cocktail qui a tout pour me plaire.
Je me préoccupe ici uniquement de l’animé, aussi je ne ferai pas de remarques sur les différences entre le manga et l’animé (ni sur le fait que les annonces concernant la fin de l’animé ont évolué au cours du temps). Elles existent, sont plus ou moins importantes selon les moments mais ne coulent pas l’animé.
J'éviterai aussi les révélations concernant l’intrigue. Pas de spoilers. Cela permettra de ne pas trop allonger mon avis.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un arrêt sur le titre : Erased (effacé, gommé en français) est une adaptation (aussi présente dans la version française) du titre japonais : Boku Dake ga Inai Machi. Littéralement, on peut le traduire par « La ville d’où j’ai disparu ». Les deux titres peuvent se justifier, même si le dernier ne manquera pas de vous interpeller, au fur et à mesure que les épisodes défileront.
Intéressons-nous alors d’un peu plus près à l’animé.
Premier point : le rythme. L'animé part très vite avec le premier épisode et accélère pas mal lors des deux derniers (surtout l'avant-dernier). Mis à part cela, les autres épisodes ont un rythme qui convient très bien à mes yeux. On s'imprègne peu à peu de ce monde de 1988, on découvre ce que Satoru (re)vit. La ville, la neige, les amis, les affaires à résoudre... l'environnement forme un tout qui nous pénètre peu à peu, à l’instar de ce que le générique d’ouverture laisse découvrir (générique dont les images évoluent d’ailleurs).
Du côté de l'intrigue, elle pourra paraître « simpliste ». Ici j'avoue ne pas m'en être préoccupé plus que cela. A mes yeux, Erased n'est pas d'abord un thriller. Certes il y a cette dimension d’affaire à résoudre mais, pour moi, elle est secondaire. La première dimension c'est l'évolution d'un personnage, Satoru, voir ses interrogations (et ce « double-langage » entre le jeune Satoru qui parle et le « vieux » Satoru qui habite le corps de l’enfant), comment il essaye de saisir la « chance » qui lui est donnée pour essayer de changer l'avenir, réussir ce qu’il n’a pas pu accomplir par le passé.
Ses rapports avec Kayo, sa mère et Kenya, tout comme avec Airi dans le présent, sont apparus tout aussi centraux à mes yeux. Ces interactions sont autant de moments, d’étincelles de vie qui illuminent l’animé avec quelques moments magiques (le moment devant l’arbre, le musée, l’anniversaire…), contrastant avec des instants plus sombres (Kayo et sa mère, les meurtres…).
Graphiquement, l’animé conserve certains points du trait de Kei Sanbe (les yeux plutôt « gros » des personnages) tout en améliorant plutôt l’apparence des personnages. Cela n’enlève rien au travail de l’auteur mais ces modifications ainsi que d’autres choix opérés du côté de l’intrigue permettent de faire de l’animé autre chose qu’une simple copie du manga. Pour le meilleur ? Je vous laisse le soin d’en juger.
Erased se révèle ainsi comme un des bons animés de ce début 2016. 12 épisodes qui proposent une histoire qui tient, qui se suit sans éprouver d’incompréhension. La boucle est bouclée, quand bien même le final arrive rapidement. De quoi inciter à regarder du côté de la version papier si l'envie vous prend...
Entre la fin du manga à venir en France et les annonces concernant les suites à venir (un spin-off de Kei Sanbe, pour développer des intrigues qu’il n’a pas pu insérer au cours des 8 tomes de la série et un light novel/roman écrit par Hajime Ninomae : l’intrigue prendra place après la fin du manga et nous racontera le procès du meurtrier de son propre point de vue), Erased n’a pas fini de faire parler et reviendra peut-être du côté de l’animation…