Après une saison inaugurale prometteuse mais assez inégale, Phoebe Waller-Bridge transforme l'essai avec cette nouvelle salve de 6 épisodes, dans la lignée de la première, peut-être même légèrement supérieure dans ses meilleurs moments.
Ou alors c'est simplement que l'on connaît désormais les personnages (la sœur névrosée, le père mal à l'aise, la belle-mère hypocrite, le beauf pervers...), on s'est attaché à eux, et l'auteur peut attaquer pied au plancher dès les premières minutes.
Car on se marre énormément dans les 3-4 premiers épisodes, construits chacun autour d'une unité de temps et de lieu (un repas de famille, une cérémonie de remise de prix...), tandis que la fin de saison creuse davantage le sillon des sentiments et de l'émotion, conférant à "Fleabag" une tonalité joliment mélancolique.
Particularité de la série diffusée sur BBC Three, le quatrième mur est toujours brisé régulièrement, provoquant des situations souvent irrésistibles, d'autant qu'un nouveau personnage dispose du pouvoir de remarquer les fameux apartés de l'héroïne.
En effet, les amours impossibles de Miss Fleabag (toujours aussi attachiante et gentiment tarée) avec un jeune prêtre sexy constituent le fil rouge de cette seconde saison, qui comporte par ailleurs quelques guests prestigieux (Kristin Scott-Thomas, Fiona Shaw…).
Avec son humour basé sur le malaise et la gêne, voilà une série décidément originale, qui ne ménage ni ses personnages ni son public. Personnellement je n'adhère pas à 100% des gags et situations, mais "Fleabag" est incontestablement bien écrite et interprétée (Olivia Colman!), avec ce côté tellement anglais qui fait tout son charme.
D'ailleurs j'essaierai de jeter un œil à son remake - intitulé "Mouche" - pour voir ce que les français ont bien pu faire de ce matériau. Sans grandes illusions, mais avec une certaine curiosité.