Saison 1 : 8/10
Plutôt que de toujours céder à la nouveauté, il fait bon parfois se pencher sur une "vieille" série à la réputation solide, manquée à l'époque de sa diffusion.
Je ne regrette vraiment pas d'avoir tenté "Friday night lights", adaptation du film éponyme de Peter Berg, tant l'écriture s'avère soignée, les personnages attachants, l'interprétation remarquable (certains des jeunes comédiens font depuis une jolie carrière, à l'image de Jesse Plemons, Taylor Kitsch ou Adrianne Palicki).
Le principal défaut de cette saison initiale, c'est ce choix terriblement enfantin de vouloir absolument faire gagner l'équipe (c'est simple, les Dillon Panthers ne perdent jamais, et pourtant ils sont souvent menés), pas du tout raccord avec la finesse de l'écriture par ailleurs.
Heureusement, le football US a beau être au centre du show, le sport ne phagocyte pas "Friday night lights" (quelques minutes de match par épisode tout au plus), tant l'essentiel se trouve ailleurs, dans le développement des personnages et dans le fonctionnement d'une petite ville texane. Par conséquent, les nombreux béotiens en matière de foot US peuvent se laisser tenter sans états d'âme.
Après sans doute un petit break, je serai curieux de connaître la suite des aventures du coach Taylor (énorme Kyle Chandler), du QB1 Matt Saracen et de Julie, du Smash, de Tim Riggins, de Jason Street, de Lyla et son père Buddy, de Tyra et Landry et de tous les autres ; les pistes narratives restent innombrables, malgré la balle dans le pied que se sont tiré les scénaristes avec ce titre de champion acquis dès la première année.
Saison 2 : 6/10
Une saison 2 largement bouleversée par la fameuse grève des scénaristes en 2007-2008, et par conséquent très difficile à évaluer.
Ainsi, la saison des Panthers semble s'arrêter purement et simplement, alors que plusieurs questions centrales restent en suspens : quid de la suspension du Smash? de la qualification (compromise) pour les play-offs, trois matches avant la fin de la saison régulière?
Dans certaines séries de cette période, la grève avait certes provoqué des dégâts, mais les scénaristes avaient pu limiter la casse, essayer de retomber sur leur pieds.
Ici dans "Friday night lights", on a la sensation que la saison 2 est brutalement interrompue, même si certains arcs narratifs trouvent in extremis une résolution (cf Smash recruté par une université de second plan).
Auparavant, le plaisir était resté intact de voir évoluer nos héros dans la petite ville de Dillon, entre le lycée, les terrains d'entraînement et le diner local.
Une sombre histoire d'homicide involontaire et une escapade au Mexique viendront en outre pimenter le début de cette saison 2.
Par ailleurs, quelques nouveaux personnages viennent dynamiser la vie à Dillon, tels que Shelley (la sœur de Tami), Carlotta (l'aide à domicile de la grand-mère de Matt), Santiago (le jeune mexicain hébergé chez Buddy) ou encore Chris (le nouveau boyfriend de Lyla).
Malgré cette deuxième saison tronquée et forcément décevante, j'ai paradoxalement très envie de regarder la série dans son intégralité, alors qu'initialement je pensais me limiter à deux-trois saisons. "Friday Night Lights" propose en effet un univers "proche du quotidien", au sein duquel on se sent bien, un peu comme la banlieue chic de Wisteria Lane ("Desperates Housewives"), dans un tout autre registre.