***disclaimer*** : péché mignon inside.
Oui, Fringe est critiqué, à juste titre, sur bien des aspects. Non je ne nie pas les défauts de la série : prise de liberté outrancière avec le "scientifique", maladresses scénaristiques alliant le loufoque et le convenu, mélange de x-files et de heroes sur le retour, etc... Oui, oui, et encore oui. Mais j'aime bien cette série, pire, c'est l'une de mes préférées. Laissez-moi vous dire pourquoi.
Tout d'abord, un trio. Trois protagonistes à l'amitié que l'on aurait pu considérer comme improbable : un agent du FBI, froide et solitaire, un savant un peu cinglé tout juste sorti d'un asile, et son fils, escroc audacieux et brillant repêché en pleine combine au Moyen-Orient. Trois personnalités uniques, fortes, développées comme rarement dans une série. On s'y attache, on peut dire tout ce qu'on veut, mais une bande pareille, c'est pas courant, et c'est pas cliché. J'aime ce mélange de rigueur scientifique matinée d'un soupçon de folie, incarnés par nos trois compères, certes ce n'est pas la première fois qu'on utilise ce genre de ficelle, mais bon. Et puis les seconds rôles sont sympathiques, certes ils s'effacent clairement devant nos héros, mais ils sont là et bien là malgré tout.
Et puis Fringe, c'est un perpétuel chassé-croisé. Entre deux mondes pour commencer. Entre une version art-déco (la machine à écrire, quasiment mon élément préféré du design) et une version high-tech, à l'image de Massive Dynamics, World Company et fil rouge de la série. C'est aussi un jeu de cache-cache, entre une trame développée sur l'intégralité de l'oeuvre, et des mystères-kleenex, un par épisode, résolus certes de manière cavalière, mais dans le fond, je m'en fous, si je voulais de l'exactitude et de la rigueur, je ne regarderais pas une bonne vieille série américaine. Et j'aime bien la mise en perspective aussi, particulièrement présente dans la troisième saison, et sa thématique du Doppelgänger, même si c'était couru d'avance, l'univers scénaristique s'y prêtant on ne peut mieux.
Ouais, Fringe c'est ça, un pot-pourri, de multiples références, une vision hallucinée entre le policier et le fantastique, et nul doute qu'à la croisée des genres, les afficionados des deux bords montrent les dents. Et ils ont raison : c'est maladroit, cousu de fil blanc parfois, mais au final, je trouve que la demoiselle a du charme, un mélange atypique qui fait que je la regarde, saison après saison.
Bref pour moi ses défauts outranciers et outrageux en deviennent attachants, une prestation "non-calibrée", qui je l'espère n'est pas prête de s'achever. Allez quoi, je veux une saison 4 !
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