"From the New World" (ou "Shinsekai Yori" pour les puristes) nous plonge dans un univers où la télépathie n'est plus le rêve lointain des amateurs de science-fiction, mais un pouvoir aussi commun que faire son pain maison pendant le confinement. Mais attention, on n’est pas dans une histoire de bisounours où tout le monde communique par la pensée pour se complimenter. Non, ici, les secrets les plus sombres sont aussi fluides que les mots, et la société post-apocalyptique dans laquelle évoluent nos héros a autant de joie de vivre qu'une réunion d'assistants dentaires.
La série commence en mode "faux calme". On découvre un monde où tout semble plutôt bucolique : la nature reprend ses droits, les jeunes se baladent entre des temples zen et des paysages champêtres... Mais attendez un peu. Derrière cette façade de tranquillité se cache un système de contrôle aussi tordu qu’un casse-tête japonais. Les enfants sont formés, formatés, et surtout... surveillés. Un faux pas, et hop, plus de télépathie pour toi (ou pire, plus de toi du tout).
Les personnages principaux, Saki et ses amis, naviguent tant bien que mal dans ce monde où chaque décision semble avoir des répercussions gigantesques. Leur pouvoir télépathique, qui au début semble un don merveilleux, devient rapidement une malédiction. Imaginez pouvoir entendre ce que tout le monde pense de vous à tout moment. Glaçant, non ? (Surtout quand vos potes commencent à parler de trucs bizarres comme manipuler des rats mutants ou des complots pour éradiquer des villages entiers).
Ce qui est fascinant dans "From the New World", c'est son ambiance. Rarement une série animée aura réussi à distiller un tel sentiment de malaise permanent. On ne sait jamais vraiment où on va, ni à qui faire confiance. Chaque épisode dévoile un peu plus les couches de cette société dystopique, et plus on avance, plus on se demande : "Mais où est passée la morale dans ce monde tordu ?" Le tout sur fond de musiques envoûtantes et de scènes parfois à la limite du cauchemar.
D’ailleurs, parlons des créatures. Ces rats anthropomorphes, à mi-chemin entre un Pixar qui aurait mal tourné et une fable de l'horreur, apportent leur lot de tension. Quand ils ne sont pas en train de comploter dans l'ombre, ils sont les témoins tragiques des erreurs humaines, victimes d'une caste qui se croit divine avec ses pouvoirs psychiques, mais qui a surtout réussi à rendre chaque relation humaine aussi toxique qu'un champignon radioactif.
Le tout est porté par une animation fluide, parfois onirique, qui rend les moments de terreur d’autant plus percutants. À chaque instant, on se demande si ce monde est réellement un paradis retrouvé, ou juste une prison déguisée en éden. Spoiler : c’est plutôt la deuxième option.
En résumé, "From the New World" est une exploration tordue du pouvoir, de la liberté, et de la fragilité de la civilisation humaine. Une série qui vous prend par la main pour vous emmener dans un champ fleuri, avant de vous pousser dans un gouffre de questionnements moraux où la télépathie est moins un superpouvoir qu'une porte ouverte vers l'horreur intérieure. Bref, un petit voyage dans le nouveau monde, à vos risques et périls.