Tous plus bêtes les uns que les autres
Les créateurs de The Wire reprennent leur formule. Plongée ultra-réaliste dans un univers hiérarchisé à l'extrême, gangrené jusqu'au sommet par une administration qui promeut les idiots qui rentrent dans le moule, récompense les calculateurs initiés à la politique du chiffre et rejette les mecs sensés.
La vision est peut-être un peu trop pessimiste mais elle a le mérite de souligner de vrais travers. Un milieu de mecs qui aiment la violence, astiquer des armes et faire sauter des chameaux est forcément composé par une majorité d'idiots au mieux, de détraqués au pire. À partir de là, cette majorité va faire la loi, va prendre toutes les décisions dans ce milieu, les idiots vont s'aider entre eux, fiers de leur non-logique et écarter les plus intelligents. C'est déjà grave et dur quand ce sont des flics qui sont supposés pacifier un quartier déshérité de Baltimore mais quand ce sont 250.000 mecs armés jusqu'aux dents qui font la course vers Baghdad, ça devient carrément dramatique.
Generation Kill nous montre la multitude d'erreurs faites par une toute petite patrouille de Marines dans l'immense bordel que fut la guerre en Irak. C'est brillant, sans concession ni larmes faciles et surtout très intéressant. La guerre c'est bête, on le sait, mais la guerre faite bêtement c'est cent fois plus bête. Pourtant, qu'est ce que c'est bien à regarder !