Ghost in the Shell : Stand Alone Complex par DrunkenBastard
Production I.G aurait pu bosser davantage la technique (mais j'imagine que les plannings devaient être chargés à bloc, et de toute façon je chipote). Alors la série en elle même me déconcerte, ça oscille régulièrement de la trame complexe pétrie d'allusions subtiles aux enfantillages scénaristiques bêtement démonstratifs. Pas de quoi crier à la déception pour autant, c'est du tout bon au final. Avec une ligne directrice dont l'histoire excelle, et une foule d'entre-deux vraiment profonds. Nous sommes dans la continuité totale du manga de Shirow, avec cette réflexion sur la dichotomie entre analogique et numérique poussée à son paroxysme... c'est assez bluffant de fidélité à l'oeuvre de l'auteur, en ce sens. Et surtout, c'est foutrement anticipatif, bien ficelé, et donc intelligent ! Certains épisodes à priori sans prétention, comme celui de la mini-rébellion Tachikoma, s'avèrent d'une richesse impressionnante.
Et quel bonheur ! La trame principale est à la hauteur de celle du manga, entrecoupée d'enquêtes annexes ou même de saynètes sans lien apparent. Les intrigues politiques sont d'une maturité rarissime, tout en épousant un humour disparate mais prégnant. C'est magique, subtil, technique et artistique, intelligent, émouvant, doté d'une mise en scène excellemment équilibrée. J'estimais jusqu'ici devoir posséder une seule série : Cowboy Bebop. Désormais il y en a deux.