Dans le vaste cosmos des anime, Gintama est cet OVNI qui fonce à pleine vitesse sans se soucier des lois de la gravité, de la cohérence narrative, ni de la santé mentale de ses spectateurs. Imaginez un mélange explosif entre un samouraï nostalgique du bon vieux temps, des extraterrestres débarquant pour conquérir le Japon féodal, et des références pop-culturelles qui pleuvent plus vite que les répliques mordantes de Gintoki. Bref, Gintama est un chaos savamment orchestré, une sorte de carnaval intergalactique où l’absurde est érigé en philosophie.
Mais sous cet enrobage de farce irrévérencieuse, TV Tokyo nous livre un joyau bien plus complexe qu'il n'y paraît. Car oui, Gintama est capable de passer d’une blague de pets (très élaborée, on en convient) à un duel épique digne des plus grandes tragédies japonaises. Une schizophrénie narrative ? Peut-être, mais que serait la vie sans un peu de folie ?
Gintoki, ce héros à la coiffure perpétuellement en bataille, est la quintessence de l’anti-héros. Armé de son célèbre sabre en bois (parce que pourquoi se prendre la tête avec de l'acier, hein ?), il affronte aussi bien des ennemis extraterrestres qu’un emploi du temps vide de tout sens. Flanqué de Shinpachi, la voix de la raison perdue d’avance, et Kagura, une jeune fille capable de détruire un tank en toussant, ce trio improbable évolue dans un univers où rien ne semble sérieux… sauf quand ça l’est.
Et c’est là le génie de Gintama. Juste au moment où vous pensez que la série ne fait que tourner en dérision le genre shonen, elle vous surprend avec une profondeur émotionnelle totalement inattendue. Entre deux gags absurdes sur des sujets improbables (les toilettes publiques ou les brosses à dents, pour ne citer que les plus surréalistes), la série se permet de poignarder le spectateur en plein cœur avec des arcs narratifs d’une intensité dramatique bluffante.
En résumé, Gintama est une montagne russe où l’on passe du rire le plus gras à la réflexion la plus poignante, parfois en l’espace d’une seule scène. On en ressort épuisé, heureux, et surtout, avec une envie irrésistible d’y replonger. Parce qu’au fond, qui a dit qu’un bon anime devait absolument choisir entre humour débile et histoire épique ? Certainement pas Gintama, et c’est pour ça qu’on l’adore.