Affiche presque exclusivement féminine, création et production made in zouzes, avec dans le tas, la grande prêtresse Jenji Kohan (Orange is the new black, Weeds...) : j'attendais GLOW au tournant comme représentation du famous female gaze qui fait frémir dans les studios les codes patriarcaux du cinéma. Et justement, c'est ça le problème de GLOW : on coche bien toutes les cases fancy du féminisme de façade, du body positive à la représentativité des minorités, mais par contre on noie tout ça sous des couches de gloss à paillettes 80's, et on moule + on filme tous ces culs musclés dans des justaucorps échancrés.
Il n'y a pas que ça ! Mais déjà, c'est racoleur, racoleur, racoleur, complètement contre-productif par rapport à ce que ça se donne la prétention de raconter - et je suis personnellement fatiguée du retour des années 80, mais c'est un autre sujet. On reçoit généralement GLOW comme une série qui met en lumière l'empowerment des femmes. Oui, d'accord, des meufs qui prennent confiance en elle et qui se réapproprient leur corps par le sport, par des trucs habituellement virils, un groupe de femmes et leur sororité (elles ont leur règles en même temps, elles se couvrent quand elles font des bêtises, elles sont au fond ultra copines...). Simple, basique.
Mais, regarde, regarde juste l'affiche : qui est au centre ? Tu le vois, le moustachu avec les bras croisés ? Lui c'est Sam. Sam, on lui a rien épargné : c'est un, non, c'est LE coach odieux et dégoûtant, cocaïnomane et taciturne, qui se tape les jeunes femmes avec qui il bosse et les utilise comme panneau publicitaire de chair fraîche. Et elles en redemandent, et elles ferment leur gueule quand il le leur demande, et elles reviennent toujours, même s'il a été con avec elles.
Un seul moment de grâce pour ce fameux Sam, quand il conduit Ruth à l'hôpital pour son avortement, sans rien demander en retour, sans dialogue superflu, juste en étant là, humain. Mais encore une fois, entourée de dix femmes, Ruth a choisi d'appeler le coach qui lui parle mal et l'humilie régulièrement depuis le début de la série, en lui spécifiant qu'il ne l'apprécie particulièrement pas.
Je comprends bien qu'il y a une évolution, et que Ruth trouve sa place au fur et à mesure des épisodes, en revanche : au secours, il n'y a pas un seul plan où je n'ai pas eu envie d'étrangler ce personnage ultra stéréotypé, avec une actrice coincée dans un script qui l'oblige à donner le moins bon d'elle-même, le tout sans doute couplé à une direction d'acteurs franchement pas terrible.
L'humour et le malaise ne sont même pas présents, tant la série se contente d'un consensus mou, à mi-chemin entre le sexy(ste) et le militantisme, en utilisant pour se maintenir sur les flots tous les ressorts narratifs et scénaristiques qu'on connaît ultra par coeur
Exemple : la scène au bal de charité de la mère du jeune millionnaire (n'en parlons même pas, ok ?), où les filles se font passer pour d'anciennes toxicos repenties, et qui défilent face à un parterre de bourgeois pour témoigner comme un cheveu sur la soupe...
Je viens de regarder "Love", série Netflix elle aussi, et c'est en substance exactement la même manière de filmer, de monter, de créer des chutes...
Bref : GLOW est une arnaque, une série vulgaire, prétentieuse et sans surprise que je ne vous recommande pas.