ENFIN! Enfin une série qui traite de manière intelligente des MMORPG! Et inutile de vous dire que je commençait à désespérer après Sword art Online et consorts. Dans cette critique je ne reviendrai pas sur l'histoire qui a bien été traité dans de nombreuses critiques.
Mais commençons par le commencement, visuellement c'est irréprochable. La série adopte des tons pastels de toute beauté et prend bien le temps de dévoiler ses paysages et ses décors par de longs plans fixes. Les eyecatchs sont tout simplement les plus beaux que j'ai pu voir. Sinon le chara design reste somme toute assez quelconque mais passe bien. L'animation est travaillé et les scènes de combats sont très bien chorégraphiées ; toujours très plaisantes à voir.
La musique y est assez relativement passe partout mais connait des hauts et des bas
(la scène de la mort de Manato sur fond de J-pop surprend agréablement et nous change des clichés du genre)
avec un mauvais point pour les morceaux raps qui, a mon sens, n'ont rien à foutre ici.
Ce qui m'a le plus fait plaisir dans cette série c'est son rythme : lent, voire contemplatif par moments, il prend le temps de développer les personnages et l'intrigue. C'est devenu plutôt rare de nos jours et ça me rappelle un peu l'ambiance de Mushishi.
L'une des plus grosses surprise de cette série, c'est que les personnages réagissent de manière logique, je le répète tant c'est exceptionnel pour un shonen de nos jours, leurs actions paraissent logiques et vraisemblables (coucou Re:Zero)
(ex: lorsqu'ils vont défourailler du kobold pour la première fois dans les mines, ils ne se précipitent pas comme des tarés au palier de difficulté supérieur, le leader mettant le holà)
même si Ranta apparait comme le cliché de service et LE personnage énervant (mais ça tient aussi à son seiyu Yoshino Hiroyuki qui avait le rôle principal dans Chaos;Head et que je ne supporte plus). Dès l'épisode 2, Hai to gensou no Grimgar sort des sentiers battus en nous présentant des personnages qui ne sont pas d'insensibles machines à tuer ; dans ce monde la logique est simple : s'ils veulent survivre, ils devront tuer, qu'importe le prix. Le léger sentiment de malaise qui en découle pour nous autres spectateurs, casse de manière plus ou moins brutale les codes du shonen et du MMORPG.
Sa vouloir trop spoiler, cet aspect n'est évoqué qu'en filigrane et la série ne s'appesantit pas dessus, les événements ne laissant pas le temps aux personnages de se questionner plus que de raison sur le pourquoi de leur présence ici.
Le fan-service enfin, s'il est très grossier et envahissant dans les premiers épisodes, s'estompe très vite par la suite. Pour ma part je pense qu'il s'agit là d'une pirouette des scénaristes visant à nous préparer pour le changement de ton de la série lors des épisodes suivants
(plus particulièrement le fameux épisode 4)
un peu à la manière de Rokka no Yûsha où l'on s'attendait juste à une voir une série de fantaisie.
(La mort de Manato est d'ailleurs bien amenée, mais la vrai bonne surprise - si j'ose dire - était lors de l'épisode 5 qui nous montre le deuil des personnages et leur prise de conscience soudaine.)
En résumé, Hai to gensou no Grimgar est une vraie surprise, pour moi LA série de 2016! Agréable et rafraichissante, elle est une réussite sur beaucoup de plans (allez la bande-son encore un petit effort) et je suis totalement partant pour une saison 2 aux côtés de Haruhiro et consorts dans ce monde de cendres et de fantaisie.