« It’s going to get pretty wild in here. »
Si on regarde rétrospectivement l’ensemble des comédies HBO (entendons-nous bien, on parle ici du format d’une demi-heure), très peu sont celles qui ont eu droit à une fin digne de ce nom. Un peu paradoxal quand on voit la volonté qu’a toujours eu la chaîne de clôturer ses drames comme il se doit – même si ce n’est là aussi pas une constante. Si Hello Ladies n’aura duré que le temps de huit épisodes et d’un téléfilm final, elle peut tout de même se vanter d’avoir pu terminer son intrigue. Une conclusion logique mais très prévisible, certes, mais une conclusion quand même.
Comédie à l’humour doux-amer née de la plume de Stephen Merchant – qui adapte ici l’un de ses one man show – Hello Ladies nous plonge dans un Los Angeles pas si loin de celui de Entourage : fêtes démesurées, rêve américain, et des gens cool de toutes part. Au milieu de ça se tient un géant anglais, binoclard et un peu loser, qui cherche l’âme sœur. Situation propice à des situations comiques bien grinçantes et parfois hilarantes, mais aussi à une véritable morale sur l’identité profonde et l’apparence que l’on se donne, thème clairement développé dans le téléfilm final – bien plus intéressant que le reste de la série grâce à cette curieuse réflexion, même si celle-ci demeure traitée en surface.
Reste cependant que Hello Ladies n’a rien de très original dans sa forme comme dans son fond. On suit un dragueur raté dans ses déboires amoureux… et c’est malheureusement à peu près tout. C’est réussi, c’est drôle, mais cette mise en scène sans paillettes et cette relative sobriété scénaristique font clairement défaut à la série qui ne décolle jamais vraiment. Peut-être que si HBO lui avait laissé une chance supplémentaire, Hello Ladies aurait su se développer avec plus d’ampleur, mais présentement il n’y a pas grand-chose qui la fasse sortir du lot.
Peut-être que la fin aurait gagné à être plus pessimiste, peut-être que Hello Ladies aurait dû durer plus longtemps, peut-être que Merchant aurait mieux fait de voir ses ambitions à la hausse. Hello Ladies n’en demeure pas moins un agréable moment pour qui cherche une comédie de prestige, sans trop de bons sentiments ni de gags qui tombent à plat. C’est peu demander, mais ça ne court malheureusement pas les rues.