Frank Underwood est une grosse te-pu. Mais une pute de luxe. C'est un démocrate prêt à tout pour parvenir à ses fins, prêt à détruire tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. C'est un manipulateur sans scrupule avide de pouvoir. Et pourquoi ? Parce que le président n'a pas honoré sa promesse de l'élire Secrétaire d’État. C'est une pute, mais il a ses raisons. De cette série, sort l'anti-héros par excellence. Un homme normal fan de côtelettes de porc grillées.
Le milieu politique n'est pas la chose la plus simple pour captiver la foule. Moi-même, je n'y connais rien, puis depuis l'arrivée du gros Hollande et les abrutis qui sucent Obama juste parce qu'il semble cool, ça me casse les coucougnous. Ce n'était pas gagné d'avance, et pourtant y a du niveau.
Il faut avouer que la réalisation est parfaite, et cela peu importe celui qu'est aux commandes. Fincher montre une fois de plus son talent, le controversé Joel Schumacher brille par son audace, alors que James Foley, Charles McDougall et ces inconnus se fondent dans la masse, et assurent une réalisation tout aussi propre que le producteur Fincher qui en fait ne branle pas grand chose.
House of Cards n'est pas une série facile, car elle propose une action particulière, où tout se joue sur des dialogues et des intrigues politiques. Et pourtant on ne s'ennuie pas. C'est plus qu'une simple série politique, c'est une série sur l'homme moderne où chaque intrigue est de plus en plus importante, et plus le sommet est haut : plus le chemin est périlleux et cela est imagé par le côté gameur de Francis. Il essaye de se démarquer des autres soldats en jouant sur Call Of Duty sur la saison 1, affronte la colère du Dieu sur God of War 3 dans la seconde saison, et essaye de rester sur le bonne voie sur The Stanley Parable dans la troisième saison. Puis au fond, House of Cards c'est un peu une partie géante d'agar.io.
Kevin Spacey nous partage sa hargne en brisant le quatrième mur, il nous transmettra son obstination, on sera avec lui. On va suivre cet homme d'affaire jusqu'à sa vie privée, jusqu'à la cigarette partagée avec sa femme auprès de la fenêtre, ou le jogging amoureux. On sera intiment lié aux personnages dans leur engouement, les Underwood nous disent tout, tout comme ils se disent tout. De leur adultères à leurs souvenirs, en passant par leurs satisfactions et leurs regrets, on va suivre l'Homme dans son ascension vénale où des sentiments comme la peur s'immiscent petit à petit dans cette folie des grandeurs.
Cependant, on peut tout de même regretter le fait que ce soit trop linéaire. En effet, le sujet fait qu'on avale en abondance des dialogues, en dépit d'une action véritable. Ce qui engendre, un certain manque de scènes franchement fortes, qui se démarquent pour exploser ce rythme particulier bien que l'écriture soit formidable en particulier lorsqu'il s'agit des répliques de Franck. Et pourtant, plus on avance dans la série, plus on observera d'essais. Certains sont réussis, comme l'élimination d'emmerdeurs, alors que d'autres semblent too-much pour être crédibles.
Zoé Barnes et Peter Russo qui étaient pourtant mes personnages favoris, sont par leur mort, la clef de scènes incroyables et d'intrigues supplémentaires, ou encore le partenaire de Zoé qui jouera le chat et finira dans la tapette nous montre que personne n'est à l'abris et tout ne se passe rarement comme prévu, même pas Franck.
Peter Russo aura marqué de nombreux esprits, ce drogué en rédemption est à la fois source de bonne humeur et d'émotion. Ses faiblesses m'ont particulièrement touché tellement qu'il est salement utilisé tel un mouchoir par la pute d'Underwood. Sa psychologie est bien loin de celle de Francis, on l'admire pour ses convictions. Mais ici, on n'est pas chez les bisounours, cela ne marche pas forcément comme on veut en politique, et ses désillusions seront affreuses. Et avec ces multiples seconds rôles, la série de Beau Willimon mélange assez bien la politique, au drame, ainsi qu'au thriller.
Ce qui fait la force d'House of Cards, c'est bien que tout y est important. Chaque plan machiavélique de Frank nous tient en haleine, et ce côté humain réaliste fait que la série tient la route. C'est bon d'avoir un héros qui fait des erreurs ! C'est un véritable château de cartes bâti d'une main de maître, qui peut à la fois s'agrandir comme se détruire d'un moment à l'autre. C'est une véritable jungle politique où Underwood est roi.
Puis quand même... ces femmes… avec leurs escarpins, leur chemise blanche ou leur robe cintrée… ça fait des putains de fantasmes.