Dans le genre, c'est vraiment très réussi, mais encore faut-il apprécier ce type de récits centrés sur des dialogues brillants et sur une intrigue géopolitique parfois évanescente.
Autour de l'héroïne ambassadrice plutôt rock n'roll, de son mari diplomate roué mais désœuvré, et d'une poignée de conseillers aux profils soignés, de nombreux personnages secondaires sont évoqués en permanence, sans que le téléspectateur n'ait forcément pu intégrer leur rôle et leur fonction. C'est suffisamment rare lorsqu'une série fait confiance à l'intelligence du public pour le souligner avec satisfaction, mais ici l'équilibre n'est pas toujours idéal.
Par ailleurs, si les situations narrées apparaissent crédibles et réalistes, "The Diplomat" souffre de son manque d'"incarnation", à l'image de l'attentat inaugural en CGI, peu impressionnant. On a trop souvent l'impression de voir des comédiens bien sapés qui s'agitent dans des couloirs ou des bureaux ministériels. Et l'implication émotionnelle s'en ressent...
Heureusement, le casting se révèle très convaincant, à l'image du couple central incarné par l'impeccable Keri Russell ("The Americans") et le charismatique Rufus Sewell ("Dark City")
Bref, la showrunneuse Debora Cahn signe une série géopolitique d'une grande intelligence, abordant brillamment les enjeux internationaux contemporains, mais j'ai quand même un doute sur ma présence devant la saison 2, d'où ma note un peu tiède.