Intemporel...
Bon aujourd'hui où j'ai un peu le temps je vais vous parler de cette série, parce que j'y tiens et parce que j'ai envie d'expliquer pourquoi cette note parfaite. Petit aparté : si je peux facilement...
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le 1 avr. 2013
25 j'aime
7
Saison 1 (9/10)
There is a fifth dimension, beyond that which is known to man. It is a dimension as vast as space and as timeless as infinity. It is the
middle ground between light and shadow, between science and
superstition, and it lies between the pit of man's fears and the
summit of his knowledge. This is the dimension of imagination. It is
an area which we call the Twilight Zone.
Voilà comment chaque épisode (si on excepte les trois derniers !!!) de cette saison 1 débute, par ce texte dit par le talentueux, l'imaginatif, le photogénique et le très charismatique créateur de cette série, The Twilight Zone, Rod Serling.
Mais qu'est-ce que The Twilight Zone ??? Une réflexion métaphysique sur l'être humain, l'absurdité de la vie, sur les maux de la société, de l'époque, mais comme chaque époque se ressemble, l'universalité et l'intemporalité sont toujours de mise. Ce sont des castings mémorables, avec les acteurs les plus talentueux, le plus souvent déjà célèbres ou soit appelés à le devenir, quelquefois ni l'un ni l'autre particulièrement mais toujours talentueux. Une BO mémorable à souhait. Des histoires qui nous intriguent, qui nous emportent, qui parfois nous angoissent vraiment quitte même à être franchement anxiogènes, et tout cela sans presque le plus petit effet spécial. Le charme du cachet rétro le plus sobre et élégant qui soit et qui donc ne vieillit absolument pas, celui de la fin des années 50-début 60. La série télévisée élevée au rang d'oeuvre d'art. C'est ça The Twilight Zone.
Que dire de cette première saison ??? 36 épisodes, tous ne sont pas parfaits évidemment. The Big Tall Wish est franchement mièvre, Walking Distance tourne franchement trop en rond pour être efficace (belle interprétation de Gig Young tout de même !!!). Maintenant que c'est fait pour les défauts, dans cette saison on voit bien que c'est Rod Serling le futur scénariste de La Planète des singes, on sourit de voir Boulevard du crépuscule in The Twilight Zone avec Ida Lupino en sorte de Norma Desmond dans l'épisode The Sixteen-Milliter Shrine. Mais bon, je ne vais pas parler de tous les épisodes un par un ce serait beaucoup trop long. Disons que les meilleurs d'entre-eux sont franchement d'une valeur inestimable. 36 divisé par 6 étant égal à 6, je vais juste faire une brève critique des six épisodes qui sont pour moi les meilleurs. Je vais tricher un court instant en écrivant que je regrette de ne pas y inclure l'excellent Mirror Image où une excellente Vera Miles est face à son double.
Numéro 6 : A World of His Own, dernier épisode de la saison où un auteur peut faire vivre et vivre avec ses créations et les faire disparaître selon son bon vouloir. Un très bel hommage au pouvoir de l'imagination avec, moment culte, l'apparition de Rod Serling himself en véritable personnage de l'histoire.
Numéro 5 : The Chaser, j'avoue avoir un point faible pour les épisodes à tonalité légère. Là on est dans le registre de la comédie romantique mais à la manière The Twilight Zone donc avec une bonne dose d'humour noir et de pessimisme. Très jouissif à regarder.
Numéro 4 : A Stop at Willoughby, on entrevoit la conclusion de cette épisode mais on ne fait qu'entrevoir car celle-ci se révélera beaucoup plus troublante et donc mémorable qu'on ne le pensait. L'histoire, celle d'un homme qui a la réussite matérielle mais qui n'a pas celle spirituelle, et la preuve que le burn-out au travail ne date pas d'hier. L'interprétation de James Daly est particulièrement puissante.
Numéro 3 : Escape Clause, un hypocondriaque égoïste et suffisant (géniale interprétation de David Wayne au meilleur de sa forme !!!) veut l'immortalité, pas de problème le Diable lui la donne. Cette adaptation très libre et hilarante du mythe de Faust est particulièrement intelligente du fait que le Diable ici n'est nullement un escroc qui tente de jouer des tours à son "client" car il sait pertinemment que la connerie humaine fera très bien le "boulot" tout seul.
Numéro 2 : The Hitch-Hiker, angoissant, anxiogène, troublant, étrange à souhait. L'interprétation d'Inger Stevens est magistrale.
Numéro 1 : The Monsters Are Due on Maple Street, Douglas Sirk l'avait déjà fait, David Lynch et Sam Mendes le feront mais personne n'a montré d'une manière aussi frontale et violente qu'ici la médiocrité et l'abjection de l'être humain sous les dehors proprets d'une "paisible" banlieue américaine moyenne. Percutant, révoltant et inoubliable.
Saison 2 (8,5/10)
You're traveling through another dimension, a dimension not only of
sight and sound but of mind; a journey into a wondrous land whose
boundaries are that of imagination. That's the signpost up ahead—your
next stop, the Twilight Zone.*
On peut regretter des épisodes tournés avec des caméras de télévision ce qui nuit beaucoup à leur qualité visuelle. L'épisode The Prime Mover souffre d'une morale lourdaude, loin de la subtilité habituelle dans ce domaine de la série. Le jeu outrancier d'Inger Stevens, pourtant absolument magistrale dans l'épisode de la saison 1 The Hitch-Hiker, dans The Lateness of the Hour est vite insupportable ; en outre l'épisode manque réellement d'enjeux pour pouvoir avoir une atmosphère angoissante. Autrement dans le positif, Nervous Man in a Four Dollar Room a certainement inspiré une séquence culte dans Taxi Driver, Agnes Moorehead, sans un seul mot qui sort de sa bouche et sans partenaire, arrive juste par son expressivité et sa gestuelle à exprimer son désarroi et sa force en vieille fermière solitaire qui combat des extraterrestres dans The Invaders. Et puis surtout, il n'y a plus seulement de voix-off de Rod Serling dans les épisodes mais carrément Rod Serling qui intervient lui-même physiquement au début de chaque épisode... vraiment un charisme de gros malade...
Bon allez un petit top 5 (non pas de top 6 cette fois car il y a que 29 épisodes !!!), c'est parti...
Numéro 5 : A Penny for Your Thoughts, qui a certainement dû inspirer le film Ce que veulent les femmes sauf qu'ici notre protagoniste parvient à lire dans les pensées de tout le monde. Un divertissement léger qui prouve que si on peut se servir de ce don pour le tourner à notre avantage, pour le bien-être de notre esprit et dans la nécessité de ne pas détruire les relations entre êtres humains il vaut mieux ne pas savoir ce que les autres pensent de soi.
Numéro 4 : The Obsolete Man, épisode de conclusion de la saison qui une charge féroce contre tout pouvoir qui s'en prend à la dignité humaine, et qui rappelle aussi, si besoin était, que The Twilight Zone est aussi une série profondément humaniste.
Numéro 3 : The Trouble with Templeton, une émouvante déclaration d'amour au théâtre et au petit monde qui le compose.
Numéro 2 : The Howling Man, un épisode très à part car plus proche du fantastique d'un Edgar Allan Poe que de celui habituel de la série, et qui est particulièrement étouffant d'angoisse.
Numéro 1 : The Silence, variation puissamment prenante d'une nouvelle de Tchekhov Le Pari et une plongée dérangeante, donc brillante, dans les tréfonds les plus cachés et les plus noirs de l'âme humaine.
Créée
le 3 mai 2016
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3 commentaires
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