Saison 1 : 7/10
Saison 2 : 8/10
Gros succès de la RTBF, y compris à l'exportation (avec notamment une diffusion en prime time sur France 2), "La trêve" a pourtant connu des difficultés pour donner naissance à une deuxième saison, en raison d'une polémique sur la faiblesse du budget - et les bas salaires acceptés par l'équipe technique et les comédiens, des débutants à peine sortis de leurs écoles pour la plupart.
Finalement, la saison 2 existe bel et bien, et c'est une chance, car celle-ci est largement à la hauteur de la première - et même légèrement supérieure.
J'avoue que mes souvenirs de la saison inaugurale commencent à dater, mais il s'agissait en gros d'une série policière classique, réaliste, avec des personnages du quotidien à la belgitude affirmée, loin des standards américains.
Ici encore, il faut accepter de suivre notre héros au charisme douteux (chauve, assez laid, portant des pulls à jacquards), mais le personnage ne manque pas d'intérêt, et le récit encore moins.
De nouveau, on a affaire à une série policière de facture assez classique (de type whodunit), avec une structure guère originale du type 1 épisode = 1 suspect.
Mais la force du show réside dans le ton d'abord, avec un mélange étonnant d'humour décalé (qui rappelle parfois le cinéma des frères Coen, à l'image du couple de petits bourgeois coincés devenus criminels), de violence psychologique et d'une touche de fantastique (le héros voit son ancien coéquipier décédé).
De plus, le récit policier a la bonne idée de se dérouler sur deux timelines distinctes, c'est à dire deux crimes, deux énigmes et deux coupables différents à trouver potentiellement.
Encore une fois, le procédé n'est pas particulièrement nouveau, mais "La trêve" a le bon goût de choisir ses références parmi les meilleures séries existantes ("Broadchurch", "Twin Peaks", "True detective", "The killing"...), et d'en proposer une synthèse efficace.
L'interprétation s'avère très correcte, la mise en scène propose quelques bonnes idées, et en dépit de certaines maladresses et d'un épisode final un peu moyen, les 3 jeunes showrunners belges à l'origine de la série remplissent haut la main le défi de la suite réussie.