Premier épisode (6/10) :
Les téléfilms français, je ne cours vraiment pas après, et j'ai beau adorer les polars, il est peu dire que ceux à sortir du lot dans notre bel hexagone ne sont pas nombreux. « Le Voyageur » en fait relativement partie. Non pas qu'il y ait quoi que ce soit d'exceptionnel dans ce thriller où l'identité du coupable n'a rien d'une surprise, mais au moins le scénario a t-il le grand mérite de se tenir jusqu'au bout sans incohérences trop gênantes et de ne jamais en faire trop (notamment dans la tentation lacrymale), le rendu visuel, bien qu'un peu banal, parvenant à exploiter efficacement son décor.
Enfin, niveau casting, si l'honorable performance d'Eric Cantona est à signaler, on pourra lui préférer celles de Gilles Cohen dans un second rôle correct, et surtout Audrey Dana, très belle actrice lorsqu'elle nous épargne ses comédies douteuses en tant que réalisatrice. Tout cela manque sans doute un peu de fond et d'intensité, mais c'est intéressant aussi de voir un polar France Télé prendre son temps, ne pas chercher un spectaculaire inutile et lourdaud, quitte à louper quelques scènes importantes (l' « affrontement final » se veut peut-être sobre, mais il fait surtout franchement « cheap »). De la solide fiction made in France.
Deuxième épisode (6/10) :
Nouvelle enquête pour Eric Cantona, pas la meilleure tant le tueur n'est pas très difficile à trouver et qu'elle reprend rigoureusement la structure habituelle, mais toutefois suffisamment solide et sérieuse pour qu'on se laisse prendre au jeu, où le « King » fait pour l'occasion équipe (et plus si affinités) avec sa compagne à la ville, Rachida Brakni, plutôt convaincante. J'ai également été séduit par des décors m'ayant paru plus exploités que d'habitude, notamment à travers quelques plans, mettant bien en valeur la beauté camarguaise. Rien de neuf, donc, mais un bon petit moment à passer, avec quelques touches d'humour bienvenues, principalement grâce à Anne Benoît.
Troisième épisode (6/10) :
Troisième enquête menée par Eric Cantona mais seulement la deuxième que je découvre (j'avais volontairement passé mon tour concernant l'une d'entre elles au vu des retours peu convaincants, à l'occasion, peut-être), « Le Voyageur - Le Voleur de nuits » s'inscrit dans la droite lignée de l' « épisode pilote », peut-être un peu plus recherché dans son intrigue ici, un peu moins « frustre » concernant son héros, même si nous sommes légèrement en terrain connu, désormais. C'est du (relativement) solide à tous les niveaux, le duo Cantona - Lubna Azabal fonctionnant correctement, tout comme l'enquête, relativement claire (sans doute un peu trop), où j'avais partiellement deviné la solution, sans y être tout à fait.
Quelques bonnes idées pour brouiller les pistes compensent une révélation un peu prématurée, au dénouement honnête mais assez plat, évitant au moins le
« happy end » trop appuyé.
Légère déficience également niveau seconds rôles marquants, même si chacun joue sa partition honnêtement. Une production France Télé regardable et faite avec un minimum de professionnalisme : de quoi justifier un (probable) retour de l'ancien commandant Bareski qui, à défaut d'évoluer, a au moins le mérite de la constance.
Saison 2 :
Premier épisode (6/10) :
Alors qu'on aurait pu imaginer que le départ d'Éric Cantona mettrait logiquement fin à la série, il n'en est rien. « Le Voyageur » se poursuit donc avec Bruno Debrandt, à la présence moins massive, mais sans doute meilleur acteur et plus subtil dans son approche du (nouveau) personnage. En effet, exit Thomas Bareski, place à Yann Kandinsky, prenant la route (du crime) plus ou moins pour les mêmes raisons que son prédécesseur, électron libre toutefois en lien avec sa supérieure hiérarchique, la très élégante et très belle Maelle Mietton.
Pour une « première », l'enquête n'est plutôt pas mal, ne devinant l'identité du coupable que dans la dernière ligne droite, avec une bonne petite ambiance, notamment nocturne, et quelques personnages intéressants, notamment Devreau, que l'on reverra probablement. Bref, une « seconde saison » démarrant plutôt bien, apportant quelques changements tout en gardant les bases et la structure narrative ayant fait le succès de la série : pour le moment, pas de raison de s'arrêter en chemin.
Second épisode (6/10) :
Dans la lignée des épisodes précédents, « La Vallée de la peur » (rien à voir avec le western « psychanalytique » de Raoul Walsh) fait le boulot, confirmant le choix judicieux de Bruno Debrandt pour remplacer Eric Cantona, livrant une prestation plus « humaine ». Niveau intrigue, cela se tient, avec un meurtrier que je n'avais pas vraiment deviné, sans oublier un personnage de policière plutôt séduisant, interprétée par la non moins séduisante Maelle Mietton. Il y a quelque chose d'un peu plus chaleureux, dû notamment aux seconds rôles, l'enquête n'offrant pas de grandes surprises, mais mettant dans la bouche du tueur une vérité assez juste (du moins dans les fictions!) : « vous, les flics, toujours à suranalyser et complexifier les affaires ». Divertissant.