"Le 16ème siècle. Des quatre coins de l'Europe,..." !!!

Avertissement : la critique qui a été rédigée ici n'est pas du tout celle d'un nostalgique, ayant vu cette série pendant sa plus tendre enfance, lors d'une de ses fréquentes rediffusions télévisuelles. Donc vous n'aurez pas ici une critique un minimum influencée par l’œil magique et porté à l'indulgence de l'enfant qui a grandi depuis (mais pas en sagesse !). Cette critique a été en fait rédigée par un type de 31 piges avec un cerveau déchiré entre des pensées de vieux con réac et d'adolescent complètement attardé, qui a été biberonné uniquement sous des litres et des litres de Looney Tunes et pas mal de Disney. Donc l'école franco-japonaise du dessin animé fin années 70-début 80, l'auteur ne la connaît pour ainsi dire que de loin.

Bon, assez de blabla pour entrer une bonne fois pour toute dans notre sujet...

Les Mystérieuses Cités d'or, suspense, suspense, j'ai beaucoup aimé. De toute façon, je n'aurais jamais eu la volonté de me taper assez rapidement les 39 épisodes de l'ensemble si ça n'avait pas été le cas.

Et comme j'ai beaucoup aimé, je vais avoir la politesse de commencer par les défauts, comme cela après je passerai sans retenir mon enthousiasme sur les nombreuses choses qui m'ont plu.

Les défauts :

• Zia, "Esteban, sauve-moi" dit de trop nombreuses fois, mais franchement tu ne peux pas te démerder de temps en temps au lieu de rester tout le temps comme ça, sans rien faire, comme une potiche, bordel, pauvre gourdasse. Tu es mignonne quand même, mais bon...




• Un épisode pilote qui est très bien globalement, mais que j'ai trouvé un peu cahoteux dans son déroulement quelquefois.




• Une animation des personnages qui manque un peu de fluidité. Tout s'écroule autour d'eux mais ils restent fixes pendant dix plombes. Enfin, je l'enlève des défauts. Ça fait partie du charme et puis je trouve que ce défaut à tendance à s'estomper au fur et à mesure que les épisodes s’enchaînent.




• Même si sur les 39 épisodes de l'ensemble il y aura sans cesse un aller-retour dans ce schéma narratif, je trouve que les premiers épisodes abusent un peu trop de "ils sont capturés, ils s'enfuient, ils sont capturés, ils s'enfuient, et ainsi de suite...". Bon après, il est présent d'une manière plus diversifiée et plus sporadique donc là aussi le défaut s'estompe au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue.

Passons, maintenant aux qualités et là, heureusement, ça va être plus long.

Bon déjà, il ne faut pas attendre longtemps pour voir apparaître la première chose fabuleuse de la série, à savoir l'ouverture pré-générique. C'est de la bombe, tout simplement.

Le 16ème siècle. Des quatre coins de l'Europe, de gigantesques
voiliers partent à la conquète du Nouveau Monde. A bord de ces navires
des hommes avides de rêves, d'aventure et d'espace, à la recherche de
fortune. Qui n'a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces mers
lointaines peuplées de légendes ou d'une richesse soudaine qui se
conquérait au détour d'un chemin de la Cordillère des Andes ? Qui
n'a jamais souhaité voir le soleil souverain guider ses pas, au cœur
du pays Inca, vers la richesse et l'histoire des Mystérieuses Cités
d'Or !

Et il ne faut pas attendre encore longtemps ensuite pour voir la deuxième chose fabuleuse à savoir le générique lui-même, qui déchire (chanson qui déchire comprise aussi évidemment !). Ce qui me permettra au passage de signaler, autre qualité et pas des moindres, que la BO est excellente. La musique au synthé ici, je ne peux pas y résister, elle participe à la puissance d'ensemble.

Je vais continuer à suivre un raisonnement chronologique cohérent car je vais tout de suite sauter à la fin. Il était une époque où on ne programmait pas encore les gosses à être cons, pour devenir plus tard de la chair facilement dominée pour servir une minorité de gosses de riches qui eux ont été programmés pour être des connards. Il était une époque où à la fin d'un dessin animé où on avait le droit à un court mais complet documentaire, en images réelles, sur un thème en lien avec les aventures de nos héros. Et moi, vieux con de 31 piges, j'ai appris plein de trucs passionnants sur les civilisations incas, mayas, sur Pizarro, sur Cortès, sur l'histoire de pays comme le Mexique, le Guatemala, le Pérou, sur les modes de vie des descendants des incas et de ceux des mayas, mais aussi sur les poissons volants, sur le Détroit de Magellan, etc..., etc... Et la voix-off de Jean Topart colle à la perfection. On remplissait encore de matière grise le cerveau de notre progéniture, au lieu de le vider au maximum sciemment, une époque hélas bien révolue...

Allez retour au contenu du dessin animé même. Excellente surprise, les personnages (sauf Zia, mignonne mais gourdasse !). Esteban, hyperactif, courageux mais souffrant d'acrophobie. Par contre, il fait apparaître le soleil quand il veut et ça c'est cool. Tao (et son mignon perroquet Pichu !), intelligent, intellectuel, habile, ayant souvent de bonnes idées mais possédant en même temps un caractère colérique. Mendoza, grand et fort bellâtre charismatique, limite connard des fois, possédé par la cupidité, mais venant toujours en aide aux enfants. Apport comique essentiel, avec Sancho et Pedro, serviteurs peureux et cupides mais toujours fidèles de Mendoza. Apport comique essentiel côté méchant avec Gaspard, fort, autoritaire, courageux mais con et maladroit. Un personnage de méchant fascinant avec Gomez, placide, réservé, d'un physique rassurant mais cachant une nature sadique et impitoyable, obsédé par un seul objectif, l'or.

Des personnages qui vont évoluer, respectant pleinement la véritable définition d'une quête initiatique, c'est-à-dire une évolution psychologique des personnages. Vraiment une excellente surprise de voir une psychologie soignée et une absence de manichéisme lourdaud. Même Gomez, personnage bien détestable dans les premiers épisodes, par un côté don-quichottesque (l'obsession de l'or remplaçant celle de la chevalerie !) dans son duo avec Gaspard lors des derniers épisodes, va finir par être touchant. Une richesse psychologique qui va rendre profonde cette quête initiatique. Inutile de préciser que l'on aura le droit aussi à quelques personnages secondaires mémorables.

Autrement beaucoup d'émotions, d'intensité, de peur, de cruauté même parfois, mais aussi d'amitiés, un subtil passage du récit d'aventures épique aux domaines du fantastique et de la science-fiction, et des moments inoubliables. Allez pêle-mêle, la première apparition de Pizarro tel le grand méchant dans un James Bond, le rêve prophétique d'Estaban lorsqu'il souffre du mal de mer, le flashback autour du père de Zia, l'apparition du Grand Condor (plus culte comme engin, tu meurs !), l'attaque des tribus mayas contre les olmèques, la destruction finale, etc..., etc...

En conséquence et pour conclure, je comprends pleinement pourquoi cette série a traversé les années sans prendre de rides, ou du moins n'a pris que de belles rides, pourquoi elle est restée culte dans le cœur de très nombreuses personnes. Les Cités d'ooorrrrrr...