Oui, c'est sympathique et divertissant, à peu près. Comme un petit feuilleton, constellé de petits twists, des ourlets dans le costard de ce bon vieux Lupin déterré pour le bien commun. La série me rappelle d'ailleurs un peu Sherlock dans cette manière de reprendre une vieille figure littéraire du pays, dans un écrin de carte postale (le Paris fantasmé et ses immanquables prises de vue touristiques), dans une veine plus moderne (et avec une bande-son qui rappelle pas mal la série de Moffat). Petit bonus, pour l'international encore, Omar Sy dans le premier rôle (bien dans l'air du temps aussi, d'ailleurs), soit depuis Intouchables l'acteur français le plus bankable.
La référence au célèbre gentleman cambrioleur, sert de toile de fonds (et de réservoir à idées méta) à la série : Hassan, fan de Lupin depuis l'enfance et le prêt d'un vieil ouvrage relié, va donc mettre au plan différents stratagèmes pour voler un objet (le collier de la reine) afin de se venger d'une injustice vécue enfant, l'accusation """(puis l'auto-pendaison)""" de son père, du fait des machinations de l'infâme famille Truandelli. La manière qu'a la série d'opposer nobles victimes et vils richards sans scrupules tient tout de même du manichéens le plus forcené et tend parfois à faire ricaner, un peu, comme face à ses méchants de dessin-animé sans substance.
Astucieuse, la série use donc de plusieurs petits trucs tout de même vite éventés (se faire passer pour un balayeur pour voler au Louvre sans être soupçonné, se faire incarcérer pour chopper une info - qui ne semble que confirmer ce qu'Hassan savait déjà, et semble bien compliqué pour peu, mais bon). Souvent également, la saga s'embourbe, alors même que sa malice légère ferait sa force, dans du pathos un peu gratuit (la journaliste et sa punchline au rabais "un bon journaliste ne révèle pas ses sources, l'amour de jeunesse), là où Sherlock, par exemple, se concentrait sur les méandres narcissiques du cerveau de l'enquêteur.