Un spectacle inhumain

Série tirée de l’univers Marvel et qui n’a duré qu’une saison, ce qui se comprend, Les Inhumains développe tous les poncifs des mauvaises séries américaines : caractères mal développés, dialogues creux, policiers et gardiens de prison stéréotypés, péripéties confuses, méchants très méchants, scientifiques débiles ou comiques, romances à deux balles dès le premier regard, anciens militaires prêts à donner leur vie pour une noble cause (et qui sont totalement incompétents), analepses au ralenti… Il ne fait aucun doute que cette sérié est la plus mauvaise de la franchise Marvel, ce qui est bien dommage, étant donné le potentiel des Inhumains.
Mettant en scène des mutants réfugiés sur le côté sombre de la Lune, Les Inhumains s’appuie sur un ressort éculé : le petit frère désire voler le trône du grand. Et là, pour faire fort, les producteurs ont engagé Iwan Rheon, le Ramsay de Game Of Thrones, qui retrouve exactement le même rôle sadique, menteur et manipulateur. Autour de lui, certains acteurs font un peu pâle figure, à commencer par Anson Mount qui joue le roi Black Bolt, obligé de se taire pour ne pas détruire ce qui l’entoure, Ken Leung qui incarne Karnak, Eme Ikwuakor en un Gorgone dépassé ou encore Ellen Woglom qui surjoue une scientifique totalement débile. Certes, il y a Henry Ian Cusick dans un rôle secondaire proche de celui qu’il a eu dans Lost ou dans The 100 et Serinda Swan déjà vue en Zatanna dans Smallville, mais ça fait peu.
Plus les épisodes avancent, et moins on s’intéresse à cette intrigue qui s’appuie sur de trop nombreux contrepoints (jusqu’à six à la fois dans un seul épisode), rendant l’ensemble décousu et découpant les 40 minutes en un saucisson trop gras et indigeste. Il reste les jolis décors d’Hawaii, utilisés à l’envi pour nous montrer des scènes de surf, des naïades en maillot de bain, une jungle impénétrable et des marinas gorgées de bateaux. Mais cela fait peu. Car à part le chien Gueule d’Or, tout le reste laisse de marbre.