Saison 1 (7/10) :
C'est vrai qu'il faut une poignée d'épisodes pour s'acclimater totalement avec cet univers très sombre et torturé qu'est celui de « Millénium », la présence du héros le moins drôle de l'Histoire de la télévision n'aidant il est vrai pas beaucoup. Cela dit, l' « effort » passé, difficile de nier le talent de Chris Carter pour nous offrir une atmosphère étrange du plus bel effet, un travail superbe sur la photographie et surtout des intrigues tenant constamment la route, explorant avec lucidité et intelligence les tréfonds de l'âme humaine (et Dieu sait s'ils sont profonds chez certains).
Certes, le créateur des « X-Files » ne parvient pas à nous transporter comme il avait su le faire dans sa série référence, mais force est de reconnaître que l'on ne s'ennuie jamais et que l'on finit par se sentir sincèrement concerné par les différents personnages, la vie de famille des Black étant bien équilibrée vis-à-vis de chaque nouvelle intrigue. Avec en prime quelques tordu(e)s vraiment très tordu(e)s, ce qui est toujours appréciable dans un thriller de ce calibre. Bref, si l'on pouvait probablement espérer mieux de la part du grand Chris, cette première saison n'en reste pas moins très acceptable : espérons que la suite sera au moins du même acabit.
Saison 2 (6/10) :
Si les scénarii de la première saison n'étaient pas toujours d'une limpidité extrême, ils passeraient presque pour un modèle de rigueur à côté de leurs successeurs. « Millenium » a de la personnalité, un univers et chaque épisode nous laisse rarement indifférent, Chris Carter restant un auteur suffisamment talentueux pour que l'on suive cela avec un minimum d'intérêt. Reste que la série part ici trop souvent dans des digressions assez étranges, l'intrigue principale s'avérant régulièrement confuse, au point qu'on ne sait plus très bien qui est qui et qui représente quoi. Vous me direz, c'était sans doute aussi un peu le but, et il faut reconnaître que ce second volet sait distiller une vraie part de mystère et d'interrogation chez le spectateur, ce qui est évidemment positif.
Mais j'aurais tout de même préféré que cela soit au service d'un fil conducteur plus clair, plus « logique », quitte à ce que la série perde un peu de sa personnalité. On appréciera tout de même certaines audaces et inspirations particulièrement osées
(notamment ce trip psychédélique sur fond de Patti Smith, assez « WTF » mais plutôt prenant),
ainsi que cette volonté de l'œuvre à ne ressembler quasiment à rien d'autre, en espérant que la troisième saison se fera moins mystique, et en conséquent plus captivante.