A la poursuite de la 7ème fortune mondiale !!!

Saison 1 (9/10) :

Décidément Netflix est vraiment un vivier en ce qui concerne les séries de très grande qualité. Pour "Narcos", le colombien Pablo Escobar était d'ores et déjà une figure fascinante pour moi (et bien malgré moi !!!) et donc le sujet était plus que susceptible de m'intéresser, mais je m'attendais pas à un résultat aussi réussi et passionnant.

Déjà par le biais d'une voix-off digne d'un Scorsese où la clarté est en parfaite cohésion avec un ton résolument sarcastique, sur une réalisation impeccable, soignée et documentaire (non, ce n'est pas incompatible, et en plus les langues sont respectées !!!), on est en immersion totale dans une époque trouble où les narcotrafiquants, par la figure écrasante d'Escobar, vont petit à petit s'imposer au monde. On comprend que dans l'organisation du trafic du drogue qui de quasi-isolé va prendre une ampleur absolument gargantuesque, il y a un avant et surtout un après Pablo Escobar pour le pire et pour le pire...

Et aussi par la manière dont sont décrits les différents protagonistes. On ne tombe jamais dans le manichéisme (d'ailleurs les Etats-Unis s'en prennent autant dans la gueule que la Colombie !!!). On aimerait bien pour se rassurer juste voir un Pablo Escobar méchant 24 heures sur 24, qui ne fait que tuer, tuer, tuer et tuer... Mais si le caractère du plus puissant et riche (25 milliards de dollars, 7ème fortune mondiale, la vache... !!!) narcotrafiquant que le monde ait connu est terrifiant et détestable par le fait qu'il devient de plus en plus sanguinaire et de plus en plus paranoïaque, on ne peut pas s'empêcher de ressentir quelques fois de l'empathie pour lui surtout quand il expose ses rêves présidentielles, ayant pour buts sincères de combattre l'oligarchie qui dirige le pays et surtout de sortir le peuple colombien de la pauvreté que lui-même a connue dans son enfance.

Face à lui, les policiers de la DEA sont loin d'être parfaits, n'hésitant pas à user de méthodes impitoyables pour parvenir à leurs fins. Mais étant donné les adversaires qu'ils ont, c'est impossible de leur donner tort.

En résumé, on a affaire à de véritables personnages et non pas à des caricatures de personnages. ce qui ne fait que rendre l'ensemble encore plus troublant et encore plus intense. Intensité qui fait qu'on ne voit absolument pas le temps passer, qu'on est scotché du début jusqu'à la fin. Et les faits racontés sont parfois tellement incroyables que s'ils étaient sortis tout droit du cerveau d'un scénariste, on l'aurait pris pour un fou.

J'ai lu certaines critiques comme quoi l'accent colombien ne serait pas respecté, notamment par le fait que Wagner Moura, qui joue brillamment Escobar, soit brésilien. Mais vu que j'y connais que dalle aux différents accents sud-américains, je ne vais pas faire mon spécialiste. Moi personnellement, j'ai trouvé l'interprétation des acteurs, parmi lequel j'ai eu le plaisir de voir Pedro Pascal, que connaissent forcément ceux qui regardent "Game of Thrones", vraiment excellente.

Tout ça (ah oui, le générique de début qui lui résume à merveille ce qu'était l'époque à laquelle se sont déroulés les faits vaut aussi le détour !!!) fait que j'ai été absolument emballé et que j'ai hâte de voir la deuxième saison.

Saison 2 (7/10) :

Les premiers épisodes se révèlent particulièrement intenses. Pablo Escobar, toujours brillamment incarné par Wagner Moura, est traqué mais encore puissant et donc plus redoutable que jamais. J'avoue que tant que le narcotrafiquant le plus célèbre de tous les temps a encore du pouvoir, cette saison est en tout point digne de la première.

Après quand il perd de son pouvoir, il est normal que les scénaristes aillent sur autre chose. Escobar, homme de famille et tout et tout... avec un approfondissement considérable du personnage de Mme Escobar, mais là au niveau du rythme on plonge assez, même si l'ensemble continue de se regarder sans ennui grâce à une ou deux scènes mémorables

, et il y a utilisation de grosses ficelles

; et puis ce postiche franchement. Depuis quand quelqu'un qui porte une barbe de plusieurs semaines n'a-t-il pas un seul poil sur la zone du cou ???

Côté DEA, le personnage joué par Boyd Holbrook est trop relégué au second voire même des fois au troisième plan pour intéresser, heureusement celui joué par le charismatique Pedro Pascal a un rôle nettement plus consistant.

Après une première saison fracassante, cette seconde saison, malgré un début tout aussi fracassant, déçoit un peu même si, je le redis encore, elle se regarde sans ennui.

Pour ce qui est de la troisième saison, pourquoi pas ??? Mais ça va être difficile de faire aussi fort sans l'ombre imposante de Pablo Escobar...