Le burlesque à son meilleur
Ça allait être quitte ou double pour Nichijou. J’aimais beaucoup cette série pour le peu que j’en avais vu à sa sortie, mais qu’en est-il aujourd’hui, avec 4 ans de plus et une aversion assez forte aux délires nippons ?
Eh bien laissez-moi vous dire que Nichijou a scellé ma réconciliation avec le Japon.
L’erreur qu’on pourrait faire avec cette série serait de dire qu’elle est une suite de délires sans queue ni tête. En effet, surtout sur les premiers épisodes, on a un enchaînement de scènes toutes plus loufoques les unes que les autres. Comme si on avait demandé aux scénaristes d’écrire tout ce qui leur passait par la tête pour faire l’épisode.
Le truc, c’est que toutes ces scènes ne sont pas forcément drôles. Certaines si car il faut quand même le dire, on rigole souvent devant Nichijou. Mais l’animé va bien plus loin que ça en offrant une sorte de « poésie de l’absurde ». Et à ce titre, Nichijou est une des plus belles séries que j’ai pu voir, l’une des plus poétiques. Des scènes comme « Petites pensées », « Comme de l’amour », ou les scènes floutées répétées, ce sont des courts instants qui n’ont pas de prix. Il n'y a pas besoin de dire grand-chose, la beauté de la scène, souvent accompagnée par une une très belle musique, se suffit à elle seule. Dire que tout cela dériverait de quelques scénaristes qui auraient pris quelques substances dans le but d’offrir l’animé le plus loufoque qui soit reviendrait à l’insulter, et c’est exactement pour cela que j’ai adoré Nichijou.
C’est une série qui a réussi à s’envoler en quelques épisodes. Les 8 premiers proposaient avant tout une suite de gags. L’humour de Nichijou est vraiment très bon, absurde mais tout plein de bons sentiments, jamais potache, et ne délaissant jamais ses personnages. On aurait très bien pu faire de ces personnages des caricatures destinées avant tout à faire rire, mais l’animé leur dresse à chacun une véritable psychologie. Un peu à la manière du cinéma de Chaplin dans cette façon qu’il avait de créer 10 gags à la seconde sans toutefois oublier l’émotion et la poésie dans ces personnages (je pense d’ailleurs que ce n’est pas pour rien s’il y a une scène de Nichijou qui parodie complètement le cinéma burlesque). Et dans ces 8 premiers épisodes on ressent ce potentiel dans les personnages qui n’est pas encore exploité pour se concentrer avant tout sur les gags. J'avais peur alors que la série n'en reste là, mais les épisodes suivants ont vite prouvé que non (le 13 est absolument superbe). Passé le milieu de la série, l’animé se veut de plus en plus narratif pour nous offrir des scènes pleines d’émotions, tout en restant toujours aussi drôle.
Ce que j’aime avec Nichijou, c’est cette manière de proposer une part de tragique sans pour autant en faire trop. On les ressent les craintes de la prof quand Nano veut aller au lycée, cette peur de se retrouver seule, cela sans que pourtant on cherche à s’y étaler. On la ressent la détresse de Mio quand elle pense perdre l’amour de sa vie, le tout sur des scènes très drôles. Ou encore, la tristesse de Yukko d’être une ratée niveau scolaire (car sinon c’est la fille parfaite ! ♥). On n’en parle pas pour ne pas casser l’ambiance, mais ça se ressent tellement bien.
Cela dit, Nichijou, c’est avant tout une série heureuse. A la manière du cinéma de Chaplin encore, elle tourne le drame en humour et nous envoie ce message : Ne jamais désespérer. Et il n’y a rien de mieux qu’un épisode de Nichijou après une sale journée, vous retrouverez le sourire en un rien de temps. Il y a tellement de scènes qui ne sont là que pour ça. Que demander de plus, Nichijou, c’est 26 épisodes plein de vie. C'est doux, c'est mignon, c'est tout ce qu'il me faut.
ON PENSE A DES TRUCS COOLS !
8.5/10
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