Au début mitigée et refroidie par certains clichés, ainsi que par une photographie trop monotone, il me semble que cette série s'est bonifiée au fil des épisodes. J'avoue que les clichés et le traitement un peu caricatural des personnages que j'ai pu reprocher à la première saison (l'homosexuel refoulé, les bouseux violents et incultes, le prêtre illuminé, le cartel terrible mais censé, l'ado tête à claques) a failli avoir raison de mon intérêt pour Ozark. Mais la série rattrape bien le coup en étoffant ses personnages et en donnant plus de teneur à chaque situation: elle a su créer une tension qui finit par nous accrocher.
De plus, il y a quand même de bons climax et des tournures inattendues qui prouvent que Netflix a bossé un minimum, pour une fois. Côté casting, les acteurs sont irréprochables, avec un Jason Bateman pragmatique et handicapé des émotions, une Laura Linney un poil mégalo qui crève l'écran et une interprétation surprenante de Julia Garner, parfaite en bouseuse colérique.
La série est en soi assez originale, car elle ne se focalise pas sur le trafic de drogue à proprement parler mais sur son aspect purement financier et sur les dommages collatéraux qui en découlent. Rien à voir donc avec Breaking Bad, qui se concentre sur la production et la vente de drogue (et qui le fait d'ailleurs superbement). Ozark aborde avant tout, et avec une certaine intelligence, le quotidien et la survie de ceux qui blanchissent le cash des cartels, et c'est en ça qu'elle est innovante et qu'elle vaut le coup d'œil.