S.W.A.T., c’est un peu comme si tu prenais tous les clichés possibles sur les forces d’élite, que tu les enrobais dans des scènes d’action qui explosent dans tous les sens, et que tu espérais que ça suffirait à maintenir le suspense. Spoiler : ça ne marche pas vraiment. Imagine une série où chaque épisode est rempli de courses-poursuites, de fusillades, et de dialogues aussi musclés que les biceps des héros, mais où le scénario reste aussi fin qu’un gilet pare-balles en papier.
L’histoire tourne autour de l’unité S.W.A.T. de Los Angeles, dirigée par Hondo (joué par Shemar Moore, qui porte les lunettes de soleil et les regards déterminés comme personne). Hondo est censé être le leader parfait : charismatique, compétent, et prêt à tout pour protéger sa ville. Mais voilà, à force de vouloir être le héros ultime, il en devient presque une caricature ambulante. Le gars est toujours au centre de tout, comme si sauver le monde ne pouvait se faire qu’à travers lui. Même si ses intentions sont bonnes, tu te retrouves à lever les yeux au ciel à chaque fois qu’il sauve la situation avec un tir parfait ou un discours moralisateur.
Le problème majeur de S.W.A.T., c’est qu’elle veut tellement te faire croire que tout est important, urgent et dramatique, qu’elle en oublie de construire une vraie intrigue solide. Chaque épisode est une succession de missions dangereuses et d’actions en mode "adrénaline 1000%", mais tout ça finit par devenir prévisible. Tu sais déjà qu’il y aura un otage à sauver, un terroriste à neutraliser, et que tout se réglera dans une explosion finale digne d’un blockbuster… mais au bout d’un moment, ça devient plus une routine qu’une surprise.
Côté personnages secondaires, c’est un peu le même topo. Ils sont là, ils existent, mais ils manquent cruellement de profondeur. Chacun semble avoir été choisi pour cocher une case : le sniper taciturne, l’expert en démolition avec un passé trouble, la recrue qui veut prouver sa valeur. Mais au final, peu importe leurs qualités, ils restent dans l’ombre de Hondo, qui monopolise le show. Résultat : des personnages qui pourraient être intéressants, mais qui sont réduits à de simples accessoires pour faire briller le héros.
Là où S.W.A.T. essaie de se démarquer, c’est dans son traitement de sujets d’actualité : tensions raciales, brutalité policière, et les complexités de la justice dans une ville comme Los Angeles. Et bien que ces thèmes soient importants, leur traitement est souvent trop superficiel. Ça ressemble à une tentative de donner du poids à la série, mais c’est fait de manière trop simpliste. On survole les débats, on règle les conflits en un discours moralisateur bien senti, et hop, on passe à la prochaine explosion. Si tu t’attendais à une vraie réflexion sur ces sujets, tu risques d’être déçu. S.W.A.T. veut ouvrir des discussions, mais avec la subtilité d’un bélier qui enfonce une porte.
Visuellement, par contre, la série fait le job. Si tu es là pour voir des scènes d’action bien ficelées, des interventions musclées, et des effets pyrotechniques à gogo, tu vas être servi. Les scènes de poursuites sont bien chorégraphiées, les affrontements sont nerveux, et il y a toujours un hélicoptère qui survole la ville pour te rappeler que tu es dans un show où l’action ne s’arrête jamais. Mais même ça, au bout d’un moment, perd de sa saveur, surtout quand tu réalises que chaque explosion est là pour compenser le manque d’intrigue captivante.
La série tente aussi d’introduire des arcs personnels, comme les dilemmes familiaux de Hondo ou les histoires de cœur compliquées de ses collègues, mais tout ça semble être rajouté pour meubler entre deux scènes d’action. On n’a pas vraiment le temps de s’attacher à ces histoires secondaires, parce qu’elles sont vite balayées dès que l’unité reçoit un nouvel appel d’urgence. C’est un peu comme si les scénaristes s’étaient dit : "Allez, on va leur donner un peu de drama, mais pas trop, parce que bon… on a une explosion de voiture à tourner."
En résumé, S.W.A.T. est une série qui te balance de l’action à la pelle, mais qui manque cruellement de substance pour vraiment te captiver sur le long terme. C’est un peu comme si tu mangeais un énorme hamburger bien garni : c’est bon sur le moment, ça en jette, mais à la fin, tu te rends compte qu’il manquait un peu de saveur et de consistance. Si tu es fan d’action non-stop et de fusillades stylées, tu trouveras ton compte dans S.W.A.T.. Mais si tu cherches une série qui allie profondeur, réflexion et intensité émotionnelle, tu risques de rester sur ta faim… ou de te perdre dans la fumée des explosions.