J’ai récemment eu accès à plate-forme Apple TV+. J’en profite pour découvrir un grand nombre de séries qui m’étaient jusqu’alors inaccessibles ou inconnues. Severance est l’une d’entre-elles. J’ai commencé à la regarder après avoir vu qu’elle était particulièrement bien notée sur les différents sites de référencement.
Le concept de départ de l’histoire est original et intéressant. La dissociation est une opération chirurgicale qui dissocie complètement les souvenirs professionnels et les souvenirs personnels. Cela signifie que lorsque vous quittez votre lieu de travail, vous oubliez immédiatement tout ce qui s’y est passé. À l’inverse, lorsque vous arrivez au boulot, vous êtes incapables de savoir ce que vous avez pris au petit déjeuner ou si vous êtes marié. L’idée est simple à comprendre et possède un potentiel narratif certain.
Le premier attrait réside dans la découverte de la mise en place sociale de la dissociation. Pour cela, on est plongé dans le quotidien des employés de la société Lumon Industries. Cette entreprise a la particularité d’être composé d’un « personnel dissocié ». Il s’avère assez perturbant d’entendre et de voir ces personnages complètement coupés du monde à tout point de vue. On a parfois l’impression d’avoir des enfants robotisés dans des corps d’adulte. Leur passé et leurs connaissances sont entièrement composés de ce qu’ils ont vécu entre les quatre murs blancs nus de la salle qui abrite leur bureau et leur ordinateur. La réalisation arrive à habiter chaque épisode d’une atmosphère malaisante devant le destin de tout ce petit monde.
L’ambiance est vraiment une belle réussite. La série possède sur ce point de vue une vraie personnalité particulièrement appréciable. Néanmoins, mon regret réside dans le fait que l’intrigue avance lentement. Certes, le contexte narratif n’incite pas aux grands rebondissements toutes les deux minutes mais il me semble qu’il était possible d’éclaircir le brouillard dans lequel nous sommes plongé plus rapidement. Le choix est fait que le spectateur découvre l’univers et ses zones d’ombre dans les pas des employés. Ce choix s’entend et est sûrement le plus pertinent. Mais le défaut est que j’ai eu le sentiment de ne pas évoluer pendant quelques épisodes. En ce sens, je trouve la première moitié de la saison un peu « statique ».
Malgré tout, la seconde moitié est une jolie réussite. Le quatuor de protagonistes principaux prend une autre ampleur. Leurs questionnements, leurs quêtes de vérité… Tout cela fait changer le braquet dramatique de l’intrigue. D’ailleurs, le temps pris pour présenter les personnages dans les premiers épisodes portent ses fruits quand tout ce petit monde se met en danger. En effet, le spectateur a eu le temps de s’attacher aux « victimes », de développer une belle empathie qui génère un fort investissement dans l’histoire.
Pour conclure, cette série est une jolie découverte. Ses quelques défauts pèsent peu face à l’originalité et à la richesse de la trame. De plus, l’évolution positive tout au long de la saison laisse espérer une suite encore meilleure. J’en conseille donc la découverte car Severance possède de nombreux attraits. De mon côté, j’accueillerai avec grand plaisir la suite tant le dernier épisode offre une conclusion halletante…