Severance, c’est comme un casse-tête qu’on te donne à résoudre… mais sans la moitié des pièces. Cette série d’Apple TV+ te plonge dans un univers où le boulot ne te suit pas à la maison, mais où ton cerveau devient l’outil de gestion ultime. C’est dystopique, brillant, et parfois tellement bizarre que tu te demandes si tu ne bosses pas déjà pour Lumon Industries sans le savoir.
Le concept ? Mark Scout (Adam Scott), un employé de la mystérieuse entreprise Lumon, subit une procédure appelée "severance", qui divise sa mémoire en deux : celle du boulot (son Innie) et celle de sa vie privée (son Outie). Résultat ? Un Innie qui ne connaît rien du monde extérieur, coincé dans un bureau kafkaïen, et un Outie qui n’a aucune idée de ce qui se passe à l’intérieur. Une idée géniale… et terrifiante.
Adam Scott, connu pour son humour pince-sans-rire, livre ici une performance nuancée et émotive. Il est parfait pour capturer l’ennui existentiel du salarié lambda et la paranoïa croissante d’un homme qui commence à douter de son propre esprit. Patricia Clarkson et John Turturro complètent le tableau avec des performances tout aussi captivantes, chaque personnage ajoutant une couche supplémentaire de mystère.
Visuellement, Severance est un bijou de minimalisme oppressant. Les bureaux de Lumon, avec leurs couloirs sans fin et leurs couleurs froides, sont une véritable prison designée par Ikea et Black Mirror. La mise en scène joue sur les angles et les perspectives pour renforcer ce sentiment d’être observé en permanence, ce qui te donne envie de vérifier que ta webcam est bien débranchée.
Côté intrigue, la série avance lentement mais sûrement, dévoilant juste assez d’indices pour te tenir en haleine. Chaque épisode est un jeu de pistes où les questions s’accumulent plus vite que les réponses. Pourquoi Lumon fait-elle ça ? Qui contrôle vraiment tout ? Et pourquoi y a-t-il une chèvre dans l’un des épisodes ? Les mystères s’empilent comme des dossiers jamais classés.
Le bémol ? Par moments, Severance peut paraître un peu trop abstrait ou cryptique pour son propre bien. Si tu n’aimes pas attendre des réponses ou si les ambiances froides te laissent de glace, la série risque de te perdre. De plus, son rythme lent pourrait frustrer ceux qui cherchent des révélations rapides.
En résumé : Severance est une série intelligente et troublante qui mélange thriller psychologique et satire du monde du travail. Une plongée fascinante dans une dystopie où l’évasion n’est qu’un leurre, et où chaque détail compte. À regarder si tu veux te rappeler que parfois, la vraie prison, c’est le bureau… et que les mystères, c’est comme les pauses café : on ne les résout jamais vraiment.