La force de Six Feet Under réside dans ses personnages, extraordinairement cohérents par rapport à leur univers. Pendant 5 saisons, on les observe, bourrés de failles et de faiblesses, lutter avec la vie pour trouver le bonheur, ou simplement, ce qu'il veulent. On les voit passer par différents stades dans leur chemin de vie, butter sur les mêmes pierres, et en éviter d'autres, crier, hurler, pleurer, rire et aimer, et recommencer. On les aime et on les déteste tour à tour, et la qualité des émotions que nous ressentons est à l'image de la vie-même : fine et complexe.
Ces personnages sont parmi les plus réussis qu'il m'ait été donné de rencontrer dans une série, et ils sont mis au centre de Six Feet Under. Pas la mort, pas le portrait de l'Amérique au vitriol, pas les rebondissements ou les deus ex machina inhérents à chaque série. Seulement eux, dans leur grande humanité. Si la saison 3 est vraiment à gerber, toute à fait inadéquate par rapport aux autres, le rythme reprend dans la saison 4 et la série culmine avec la 5, qui devient un chef-d'oeuvre d'émotions dans ses trois derniers épisodes. On pensait avoir tout vu de la mort, avec la bonne cinquantaine de personnes qu'on a vu défiler chez Fisher & sons & Diaz, mais ici, on est aussi désemparés qu'eux, parce que personne n'est préparé à ça. Quant à la scène finale... elle est superbe. Déchirante et optimiste à la fois, incroyablement émouvante, et tellement parfaite pour cette fin de série.