Derrière l'apriori se cache le charme du blouson
Sons of Anarchy est le genre de série qui, à la manière d'un individu, gagne à être connue en profondeur, au delà des aprioris.
Il est vrai que lorsque vous lisez le synopsis ou pire si quelqu'un vous en parle, vous aurez du mal à en percevoir l'intérêt.
Afin d'être plus clair, je vais vous raconter mon expérience à titre d'exemple.On me l'a vendu ainsi : "C'est une série sur un gang de bikers, mais tu va voir c'est génial"
Dans un premier temps, sceptique, et porté par les critiques élogieuses, je me suis laissé tenter par les premiers épisodes... Ce fut un échec !
Je trouvais les plans sans intérêts, les personnages peu attachants, l'intrigue trop longue à démarrer, bref, j'ai coupé court.
Puis à nouveau les éloges sont venues me tenter : "Non mais il faut un certain temps pour accrocher, réessaies tu vas adorer"
N'ayant plus rien à regarder, j'ai donc tenté à nouveau ma chance. Il s'est alors produit quelque chose que je n'avais vraiment pas anticipé. Les personnages qui me semblaient brouillons auparavant semblaient de plus en plus attachants, au fil des épisodes. Le grain de l'image, l'ambiance Bad Ass, l'ensemble de l'univers, je suis tombé amoureux...
Si j'ai pris le soin de partager cette expérience avec vous, c'est pour tenter de vous faire comprendre à quel point cette série est humaine. Kurt Sutter prétend avoir fait un immense travail de recherche auprès de véritables gangs de bikers pour en capter la substance. On ne peut que le croire lorsqu'on constate à quel point cette grande famille, unie contre tous, ou chacun à son rôle bien défini, paraît être le reflet d'une certaine réalité. En vérité le temps d'adaptation se rapproche à mon sens de ce qu'on peut ressentir lorsqu'on se retrouve catapulté dans un groupe. On se demande pourquoi un tel se comporte ainsi, pourquoi un autre parle comme ça. Kurt Sutter prend son temps pour installer le spectateur dans le gang. Au fur et à mesure des épisodes et saisons, le drama aidant, on découvre les différents pans de personnalités des personnages, et on se surprend à vouloir nous aussi porter le blouson.
Les thématiques abordées sont pour la plupart apparentées à la famille. La relation père/fils, mère/fils/fille, père/mère... On se heurtera également à des problématiques inhérentes à la vie de hors la loi. Les problèmes avec la justice, confrontation avec les autres gangs seront donc de la partie.
En définitive je recommande vivement cette série à ceux qui voudraient se fondre dans une atmosphère touchante, agaçante, en un mot vivante !
Petite mention spéciale à la position de la femme incarnée par Katey Sagall. Dans un univers en apparence très patriarcal, son personnage montre toute l'importance et l'influence dont peut jouir une femme, tout en restant très féminine.