Sur la base des œuvres de Simon Stålenhag où la science-fiction et le fantastique s'insurgent dans un contexte hyperréaliste est née la série TALES FROM THE LOOP. Faisant appel à de grands noms, elle nous emmène vers un ailleurs désenchanté dont le pire ennemi est le temps.
Que ce soit une capsule qui intervertit les corps, une sphère renvoyant les échos du futur, l'origine d'un bras bionique ou l'amour durant l'arrêt net du temps, chacune de ces histoires va chercher l'essence de l'humanité dans l'espace-temps. La série le fera avec habileté dans certains épisodes sidérant de maîtrise technique et narrative. La mise en scène en est alors la principale vectrice d'émotion avec cette tendresse, ces cadres précis et ses séquences rythmées par la composition de Philip Glass. Toutefois, le caractère anthologique oblige, la qualité des thèmes, des traitements et de la narration chutera lors de deux épisodes inconsistants. Mais au final, lors de certains épisodes définissant ce qu'est TALES FROM THE LOOP, elle frappe droit au cœur. Il ne s'agira pas là de nous faire fondre en larmes, la série recherche plutôt à nous travailler de l'intérieur en remuant nos plus profondes appréhensions. Ainsi, le temps impact nos sentiments, nos relations, nos obsessions et nous tiraille par notre incapacité à le maîtriser et à contourner ses conséquences. Complexe mais simple et universel, tel ou tel épisode aura une résonnance toute particulière selon nos propres interrogations.
TALES FROM THE LOOP ne plaira assurément pas à tout le monde avec son rythme lancinant. Mais si on accepte ce parti-pris, on se laissera alors transporter par cette étude sincère du temps et ses répercussions.