Saison 1 : 5/10
Une série humoristique assez originale, brocardant l'univers du football professionnel, qui se révèle plutôt sympathique, mais vraiment trop gentillette à mon goût.
Le héros Ted Lasso, caricature de l'américain bienveillant et toujours optimiste, ancien coach de jeunes footballeurs dans son Texas natal, se retrouve embauché par un modeste club de Premier League, le championnat anglais de soccer (autrement dit le foot européen, rien à voir avec le foot US).
Lasso incarne donc le candide de cette histoire, celui qui découvre un nouveau pays, un nouveau sport et des mœurs complètement différentes, s'efforçant de s'y adapter tout en apportant sa touche personnelle.
La série diffusée sur Apple TV joue constamment la carte du feel good, et y parvient dans une certaine mesure, ce qui explique sans doute son succès. A notre époque où le cynisme et la dérision sont rois, il y a quelque chose de réjouissant à voir une série mettre en avant des valeurs telles que la bienveillance et la gentillesse.
Problème : la frontière est mince entre bienveillance et mièvrerie, et "Ted Lasso" la franchit à de nombreuses reprises, avec ses amourettes pas indispensables et ses pseudo-méchants qui sont en fait des gentils qui s'ignorent.
Comme en plus l'humour s'avère très enfantin, on est face à une série cohérente qui cible le très grand public, mais rebutera les amateurs de satire plus mordante.
L'autre problème majeur réside dans la représentation du football pro, qui souffre d'un manque d'authenticité. Tout apparaît très caricatural (normal pour une série comique) mais surtout très artificiel : je n'ai jamais "cru" à l'univers proposé ni aux personnages qui composent le club de Richmond (les joueurs en particulier, tels que Rojas l'imbécile heureux qui répète "Football is life" du matin au soir).
Quant aux séquences de foot proprement dites, elles sont presque absentes, hormis dans l'ultime épisode.
Encore une fois, "Ted Lasso" s'adresse donc surtout au grand public et aux footix (ceux qui aiment le foot de loin), mais laissera de côté les puristes, qui ne reconnaîtront pas leur sport préféré.
Au final, 10 épisodes qui se laissent regarder sans problème, notamment grâce à l'abattage du charismatique Jason Sudeikis, mais qui ne me donnent pas envie de prolonger la découverte au-delà de cette saison initiale.