Saison #1 : 8/10
Après m'être farci le doublage dano-suédois de "Bron", je n'ai pas eu le courage de recommencer avec "Forbrydelsen", et je me suis donc rabattu sur le remake américain de cette série policière à la réputation flatteuse, dans ses deux versions justement.
A l'issue de cette saison initiale, on se dit que "The Killing" est une bonne série à (très) fort potentiel, qui toutefois en garde encore sous le pied. En effet, l'affaire du meurtre de Rosie Larsen n'est pas résolue, puisque cette intrigue de la saison 1 danoise est couverte ici par les 2 premières saisons américaines.
On reste donc sur sa faim, et je pense que les 2 saisons initiales doivent sans doute être évaluées dans leur globalité.
Je me contenterai donc de souligner l'interprétation impeccable du tandem Mireille Enos - Joel Kinnaman, l'intelligence d'un scénario complexe et cohérent, avec une imbrication efficace des intrigues policières, politiques et familiales, ainsi que l'ambiance pluvieuse et pesante de Seattle.
Le bémol tient pour l'instant à une certaine lenteur de la mise en place et à la faiblesse de certains épisodes (celui consacré presque entièrement à la disparition de Jack, par exemple).
Saison #2 : 10/10
Les scénaristes parviennent à passer la seconde au cours de cette formidable deuxième saison, nettement plus rythmée et captivante. Les fausses pistes et les rebondissements se succèdent au cours de ces 13 nouveaux épisodes, qui viennent clore brillamment l'enquête sur le meurtre de Rosie Larsen.
J'ai grandement apprécié le fait que les auteurs aient su faire durer le suspense jusqu'au terme de l'épisode final, contrairement à d'autres whodunit récents, dans lesquels l'épilogue ne présente plus guère d'intérêt, une fois le coupable démasqué (cf "Glue", "Broadchurch"...).
Par ailleurs, sans moyens démesurés et avec un casting composé de seconds couteaux, "The Killing" bénéficie pourtant d'une interprétation irréprochable, à commencer par les acteurs qui incarnent les membres de la famille Larsen : Michelle Forbes la mère terrassée par le chagrin, Brent Sexton le père aimant au lourd passé, et Jamie Anne Allman la tante dévouée à la vie privée chaotique.
Grâce au talent de ces comédiens assez méconnus, on partage vraiment la douleur de ces gens, sans tomber pour autant dans un misérabilisme lénifiant.
A mon avis, "The Killing" constitue tout simplement la meilleure série contemporaine dans le registre du thriller/polar, même si cette étiquette s'avère trop réductrice pour désigner ces deux premières saisons d'une richesse et d'une densité remarquables.
Saison #3 : 9/10
Saison #4 : 8/10
Dernier tour de piste pour Holder et Linden, qui se voient proposer par Netflix une dernière saison écourtée (6 épisodes seulement), histoire d'achever la série dignement.
Cette quatrième saison n'est sans doute pas la meilleure ni la plus aboutie, mais c'est toujours un plaisir de suivre cette série policière particulièrement sombre et sans concession.
Ces 6 épisodes suivent une double trame : les suites du geste de Sarah Linden en fin de saison 3, ainsi qu'un quadruple homicide au cours duquel une famille entière a été décimée, à l'exception du fils adolescent, qui a survécu et fait figure de suspect n°1.
L'intrigue s'avère bien ficelée, avec les rebondissements de rigueur : on regrettera seulement quelques raccourcis et facilités inhabituels (sans doute relatifs au format réduit).
En prime, dans un ultime épisode réalisé par Jonathan Demme, on aura droit au retour (express) inattendu d'un ancien personnage, et à un dénouement mélancolique et ambigu sous forme de flashforward.
Adieu Holder et Linden, à mon humble avis "The Killing US" restera dans les mémoires comme l'un des meilleurs cop shows de la télévision américaine, ni plus ni moins.