Alors que la saison 2 arrive bientôt, je pense qu'il faut parler de cette série qui se différencie brillamment des séries américaines classiques, parfois très bonnes, mais dont le style a tendance à s'uniformiser.
Avec The Knick, on entre dans une atmosphère particulière, très travaillée. On se doute que rien n'est laissé au hasard, jusqu'à la musique glaçante et lancinante, qui peut sembler décalée dans son style (disons électronique plutôt minimaliste) mais finalement capture précisément l'ambiance hospitalière et, encore mieux, celle de la chirurgie, métallique et froide. Des jeux de lumières qui mettent en évidence les relations des personnages, leur hiérarchie. Le style est immédiatement reconnaissable.
L'ambivalence des personnages se découvre peu à peu et les femmes se retrouvent mise à l'honneur. C'est suffisamment surprenant pour être noté, le domaine de la recherche étant assez monopolisé par les hommes, d'ailleurs ces femmes ne font pas directement avancer la médecine en cherchant de nouvelles méthodes chirurgicales mais en soutenant les hommes, plutôt brillants, qui le font (Lucy), en les gérant (Cornelia), ou bien en prenant des initiatives qu'ils n'auraient pas eu idée de prendre (soeur Harriett). Au-delà des différences homme-femme, c'est la place de l'autre qui est questionnée. L'autre, à la peau noire, l'autre, dont les revenus sont moindres,... Des questions indémodables.
Ce qui est, d'après moi, le plus intéressant, c'est qu'on peut faire une deuxième (ou troisième,...) lecture de l'oeuvre : on ne saisit pas forcément tout au premier visionnage (même si certaines scènes, il faut être bien accroché pour les voir ne serait-ce qu'une fois !). C'est ce qui fait la richesse de la série.