Nous sommes en août 2005 et Queer as Folk, première série traitant de l'homosexualité masculine, est prête à se terminer. Véritable coup dur pour les fans, et plus particulièrement pour toute la communauté LGBT désormais orpheline de toute représentation télévisuelle... Heureusement Ilene Chaiken est là pour en 2004, diriger une série similaire mais cette fois-ci davantage concentrée sur l'homosexualité féminine. En effet, la réalisatrice au CV très pauvre décide de retracer à l'écran les aventures d'un groupe de lesbiennes aisées, évoluant dans un monde d'argent et de culture abondante tout en s'inspirant de ses connaissances et expériences personnelles (elle est ouvertement homosexuelle et mariée).

Fraîchement diplômée de l'université de Chicago, Jenny s'installe chez son petit ami, Tim, à Los Angeles où elle espère réussir dans l'écriture. Rapidement, elle fait la connaissance de Bette et Tina, un couple de lesbiennes qui vivent à côté. Une rencontre inattendue qui lui ouvre la porte vers un monde qui lui était jusqu'alors inconnu : celui de la communauté lesbienne. Immédiatement, nous pouvons pressentir l'extrême engouement que va déclencher cette série auprès de la communauté LGBT. L'image est douce, belle, sensuelle et projette avec justesse le côté sulfureux et glamour des soirées "queer". Au fil des saisons, la réalisatrice - et scénariste - n'hésite pas à dévoiler et dépeindre au fur et à mesure toutes les difficultés sociétales que rencontrent les gens dits "différents". Elle aborde parfaitement et sans tabou des sujets toujours d'actualité comme l'homoparentalité, elle montre également à travers l'extraordinaire personnage Max Sweeney toute la souffrance et le combat psychologique d'une transsexuelle qui tombe enceinte pendant sa transformation, mais aussi la censure et la discrimination... C'est bien évidemment une série féministe qui montrera du doigt les inégalités homme/femme dans le monde du travail, ou qui traitera brievement d'un sujet malheureusement trop souvent abordé, le cancer du sein.

Ilene Chaiken parvient à afficher une multitude de tableaux tous aussi différents et complexes les uns que les autres et n'entre jamais dans la caricature ou dans le too much. Tout est juste. Et ça même jusqu'à la psychologie et la personnalité des personnages façonnées avec brio. Effectivement, si l'histoire est narrée par Jenny, il n'y a pas réellement de personnage principal, chaque acteur, chaque couple se vaut avec l'autre. De ce fait chaque spectateur peut s'identifier/s'attacher aux personnages, rire et pleurer avec eux. Il y a quand même un personnage qui se détache plus que les autres, il s'agit de la très charismatique et désormais mythique Shane (Katherine Moennig), femme androgyne, infidèle et insatiable sexuellement. En parlant de sexe, il faut savoir que cette série concentre quand même 50% de baise. Oui, niveau fesses on est servi, d'ailleurs les scènes sont pour la plupart absolument magnifiques, la concupiscence charnelle est au plus haut degrés...

The L Word, est une série qui se regarde, se termine mais se recommence. On ne s'en lasse pas. Depuis qu'elle s'est arrêtée il n'y a pas eu reprise de qualité hormis peut-être Lip Service (série penchée plus romantique) et c'est bien dommage car avec tout ce qui se passe actuellement autour du sujet, un TLW² ne serait pas de refus pour s'y réfugier ou le brandir comme trophée. Il est clair que The L Word est une série dédiée principalement aux homo mais elle est à mon sens assez riche pour être placée au rang de transcommunautaire. Alors vous amis hétéros, oui vous là ! N'hésitez pas à regarder (ou à mater pour certains...), c'est un vrai régal trop peu mis en bouche.

Petit glossaire pour les nuls :

- dyke = gouine
- butch = lesbienne adoptant les codes vestimentaires masculins (à peu près similaire à gouine)
- U-Haul = est un stéréotype de relations lesbiennes se référant au fait que les lesbiennes ont tendance à emménager ensemble après le 2e rdv.
Arlaim
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le 29 août 2013

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Arlaim

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