Quand on y pense, le thème des catastrophes naturelles - en particulier les tremblements de terre - semble assez évident d'un point de vue japonais. Le pays en étant particulièrement sensible, aucun besoin d'aller creuser dans l'histoire du pays pour s'en rendre compte. Les événements récent en témoignent, malheureusement.
Étrangement la japanimation est loin d'être rempli d'animés catastrophe. Tokyo magnitude 8.0 se pose donc comme atypique dans un milieu où les animés dramatiques tournent la plupart du temps autour d'affaires de cœur.
Visuellement l'animé est beau. Les décors sont très travaillés, Tokyo semble complètement dévasté, c'en est bluffant. Le chara-design est très bon, en particulier pour ce qui est des enfants. Les visages sont peu détaillés, ce qui permet aux émotions de transparaître le plus naturellement possible. Le personnage de Mirai me fait beaucoup penser à Chihiro du film Le voyage de Chihiro, tant par son design que par son caractère d'ailleurs.
On pourra éventuellement regretter une utilisation de la 3D parfois peu discrète. Mais ce n'est que rarement gênant.
Le scénario de Tokyo magnitude 8.0 est très simple. On nous montre simplement deux enfants et une mère souhaitant retrouver leur famille. La série se démarque au niveau du traitement. Elle prend son temps. Enfin un animé qui prend le temps de soigner son introduction (qui dure tout le premier épisode !) et sa conclusion. Le premier épisode est d'ailleurs capital afin de comprendre les sentiments de nos deux jeunots, notamment envers leur parents.
S'il y a une œuvre avec laquelle Tokyo magnitude 8.0 peut être comparée, c'est bien Le tombeau des lucioles. On retrouve dans les deux œuvres ces enfants entourés par la mort et le danger, avec une relation fraternelle particulièrement forte, dans un contexte réaliste (plus encore pour l'animé en question qui se déroule pendant notre époque actuelle), ou encore un potentiel lacrymal particulièrement fort.
Des différences nettes se distinguent malgré tout. Là où Le tombeau des lucioles est particulièrement pessimiste, nous montrant deux enfants contre le monde entier, Tokyo magnitude 8.0 se veut plus nuancé – et pour le coup, plus réaliste – en affichant nos deux protagonistes le plus souvent aidés par les personnes extérieurs. Par Mari bien entendu, mais également par les autorités ainsi que les autres rescapés. La nuance s’opère, en particulier dans la première partie de l’œuvre, avec des actes égoïstes ou irrationnels – peu communs, mais qui se remarquent. Ainsi, notre héroïne subira - et ne manquera pas de réagir ! - les mouvements de foule ou encore les disputes (tournant à la confrontation physique) aux enjeux ridicules.
Un point sur lequel l’œuvre risquerait d'être critiqué serait probablement les flots de larmes versés par les personnages. Dans n'importe quel autre animé dramatique cela aurait pu me gêner, surtout que je suis plutôt allergique à la niaiserie. Pour une fois je trouve toutes ces larmes totalement justifiées. On parle tout de même de personnages (dont deux enfants de 9 et 12 ans !) assistant à plusieurs reprises à la mort de plusieurs dizaines de personnes ! Je pense en particulier à la scène du bateau, ou encore à celle de la tour de Tokyo, qui sont des scènes marquantes. On est loin des petits brisages de cœur des animés dramatiques lambda.
La japanimation l'a bien compris, il n'y a rien de plus fort qu'un enfant pour transmettre des émotions.