Les meilleurs films de 2021 selon Death Watch

Annotation :

Onoda est autant une anomalie temporelle que filmique. Une œuvre proposée par un cinéaste français presque inconnu et qui a effacé toute sa culture pour ne pas entacher son projet ambitieux. La fresque de solitude, de folie, de doute et de peine, d’un soldat japonais endoctriné au point de continuer à faire la guerre toute sa vie alors qu’elle était déjà terminée à l’aube de son existence.

Annotation :

Le Dernier Duel vient pleinement nous chambouler en s’inscrivant comme le retour en grâce de Ridley Scott. C’est un divin morceau de bravoure qui nous ramène fièrement l’orfèvre d’Alien le Huitième Passager, de Blade Runner, de Gladiator, des Duellistes, et qu’on ne pensait plus jamais revoir.

Annotation :

A mille lieues de la postologie Star Wars. Loin, très loin de l'idiotie qui caractérise tant le blockbuster d'aujourd'hui.

Dune, c'est un rappel. Le rappel d'une époque lointaine où le cinéma était un véritable conteur d'histoires originales, où le cinéaste prenait son temps pour construire son univers, et où les saga étaient grandioses et fascinantes.

L’émerveillement ne se fait pas à coups de beaux effets spéciaux, à coups de vannes inconsistantes, il se fait en renouant avec les mécanismes traditionnels de la science-fiction.

Annotation :

Paul Verhoeven est un éternel franc-tireur. Un crucifieur de la bienséance. Un provocateur controversé. Son cinéma reprend sa place d’instrument de libération bien décidé à s’absoudre des contraintes morales contemporaines. Violences, plaisirs, horreurs. Le réalisateur s’attèle à tout montrer et à tout exposer sans concession.

Toute l’ambiguïté du cinéma Verhoeven traite les envers viciés de la religion, les ressorts cachés de l’âme humaine, et le corps humain dans sa nudité. Le réalisateur abolit les frontières du grotesque, de la violence, et du sérieux pour traiter dans un tourbillon de contradictions tous les points névralgiques de sa filmographie : le sexe, la violence, la religion.

Annotation :

Autant ne pas y aller par le dos de la couhillère ! En tant que réalisateur/auteur/acteur principal, Alexandre Astier n’est pas resté planter là comme un radis pendant toutes ces années. Le moindre détail a été pensé pour satisfaire autant le spécialiste-fan que le néophyte.

Pour le premier spectateur, le film sera le soulagement d’enfin voir la suite d’une série chère à son cœur qu’il connait sur le bout des doigts. Les interrogations des dernières saisons y trouvent leurs réponses, tandis que l’intrigue en pose encore de nouvelles. Pour le second, c’est une porte d’entrée vers un nouveau divertissement. La narration est suffisamment harmonieuse pour que le film soit accessible pour tous et j’envie sincèrement celui qui foncera chez lui pour découvrir la série après le visionnage du film.

Mais il faut aussi nous interroger de l’impact de Kaamelott sur le cinéma français. C’est une nouvelle preuve que nous ne sommes pas contraint d’être les otages d’une fausse maîtrise du rire. La preuve flagrante que nous sommes parfaitement capables de combiner un humour intelligent et une dramaturgie réfléchie. Et avec un saut visuel de cette envergure, nous sommes alors aussi capables d’être bon en terme de pur spectacle. Aux jeunes auteurs de s’en inspirer et d’être aussi audacieux. Au bûcher les hérétiques !

Annotation :

18 août 2021 (France)

Loin de la polémique qui le cible, Bac Nord est un docu-fiction qui divise alors qu’il n’est coupable que d’être le porteur d’une idée à contre-courant.

Beaucoup de bruit pour pas grand-chose donc, car le reste du présent métrage constitue un idéal thriller efficace qui promet un honnête divertissement brillant par sa technique et son montage.

Annotation :

Le DC Universe semblait incapable de se renouveler. Entre les mauvaises recettes et les projets inintéressants, prendre le moindre petit risque semblait être une décision inconcevable. Pourtant, le présent métrage décide de ne plus se reposer sur les personnages connus de l’audience et d’en chercher de nouveaux pour les adapter au cinéma. Pour que cette ambition porte ses fruits, Warner Bros passe les commandes sans aucune restriction à James Gunn.

Le résultat est satisfaisant : nous sommes loin du foutage de gueule de David Ayer, loin de celui de Birds of Prey par Cathy Yan, et le film constitue enfin une réponse sérieuse aux « Gardiens de la Galaxie ». A l’instar de ce concurrent, The Suicide Squad chérit tendrement sa surenchère sans sombrer dans l’idiotie. Séquence après séquence, les voies du fun and destroy restent ouvertes et jamais elles ne se referment.

Annotation :

Au-delà de l'abus des ralentis et le charcutage de la première heure, le film est une leçon pour le genre super-héros contemporain.

Moins niais et plus sérieux, soit les deux ingrédients qui manquent cruellement au MCU pour traiter convenablement les conflits de ses intrigues. Une équipe supérieure aux Avengers en termes d'écriture et de mise en scène.

Annotation :

Décoction au vitriol balancée à la face des sourdaveugles, France explore la fausseté venimeuse des images de nos chaines d’info. Une charge contre les addicts de l’audience, contre les orchestres des récits du monde, mais aussi une remise en question sur nos fantasmes.

Annotation :

Le film est très inspiré, particulièrement en mêlant l’horreur et le réel pour dépeindre les problèmes des métiers de nos campagnes tout en traitant admirablement la thématique sur la société de consommation.

Certes, cet arc-narratif réduit la place accordée à l’épouvante, mais lorsque l’horreur frappe c’est toujours sans prévenir et d’une manière très brutale. La Nuée apparaît donc comme une digne production française à applaudir.

Annotation :

Le même principe que "Joker", c'est-à-dire prendre l'histoire d'un méchant et immiscer l'empathie dans le cœur du spectateur. Dommage que le film soit conditionné pour un jeune public.

Annotation :

Au programme : deuil, sénilité, homoparentalité, drame familial.

Mais j'ai surtout apprécié cette relation compliquée père-fils. Une histoire déchirante et réaliste.

Annotation :

Brosser dans le sens du poil le cinéphile pédant dans le but de lui faire croire qu'il regarde une œuvre intelligente, telle était la mission de ce métrage disposant de tous les codes éculés de nos vieux films. Divertissant, mais certainement pas brillant.

Annotation :

19 mai 2021 (France)

Ça peut être intéressant d'étudier les "cons" dans leur environnement, mais dans l'ensemble les scènes et les dialogues sont trop exagérés. Qu'est-ce que tu fais Quentin ?

Annotation :

"Tellement Kong que c'est bon"

Voilà une phrase qui résume assez bien ce film généreux.

Annotation :

La promotion faite par Netflix est sans doute le premier gros défaut du film.

Elle présageait une course risquée pour la vérité dans une Grèce rongée par la corruption, mais les codes éculés du complot sont si présents que le film en devient trop classique.

Annotation :

14 avril 2021 (France)

Un univers intéressant, mais des situations comiques un peu lourdes.

Annotation :

Difficile de situer Old dans la filmographie de Shyamalan.

Moins catastrophique que After Earth ou la Jeune fille de l’eau, son schéma narratif imite timidement celui de ses meilleures œuvres mais l’insuccès de son twist le fait rapidement redescendre en estime.

On se demande où est passé l'orfèvre de Unbreakable, The Sixth Sense, The Village.

Annotation :

Bien trop classique, le charme du premier film disparait même si l'aventure reste divertissante. On attend la conclusion.

Annotation :

Possible de passer un bon moment si on fait le deuil du travail de James Wan, mais l'univers "Conjuring" vient d'encore prouver ses limites.

Annotation :

Il est des sujets si extravagants que la fiction elle-même parvient encore à surprendre. Un imaginaire si biscornu qu’il nous étonne encore : Lamb narre l’histoire de la naissance d’un être mi- humain mi- agneau dans des conditions étranges. Un couple décide de l’élever comme son propre enfant.

Le procédé est si étrange qu’il rappelle les œuvres de Quentin Dupieux. On aurait d’ailleurs pu lui confier le projet, lui qui a réussi à mettre en scène l’histoire d’un pneu vivant et l’éducation d’une mouche géante par deux débiles. Car le problème est là : la bizarrerie chez Dupieux tenait son sujet et allait au bout de son traitement. Avec Lamb, les perspectives de développement de l’intrigue s’effacent au point de céder à un formalisme bien fade. Cet échec dans la construction des relations fait ainsi paradoxalement du film une banalité absolue.