Les meilleurs films de 2022 selon lhomme-grenouille

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Du même auteur que « The Night is Short » dont j’avais déjà adoré l’audace, « Inu-oh » est incontestablement mon énorme coup de cœur de l’année. Film très ambitieux, remarquablement maitrisé, et qui surtout parvient à insuffler quelque-chose qui fait que le cinéma ne s’arrête qu’à une simple énonciation d’intrigue en images. En ce moment ça se fait rare, alors quand je tombe sur un bijou comme celui-là, je ne boude clairement pas mon plaisir ! Pour moi c’est là une pièce-maitresse d’un auteur dont je vous invite à retenir le nom si jamais vous ne le connaissez pas : Masaaki Yuasa.

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C’était mon grand dilemme pour ce top : fallait-il citer « The Green Knight » dans ce classement des meilleurs films de 2022 alors que je l’avais déjà fait figurer dans les films de 2021 ? Eh bien vous avez votre réponse sous les yeux : pour moi c’est oui ! ^^ Oui pour le faire figurer en 2021 parce que c’est cette année-là que je l’ai découvert au cinéma dans une salle bruxelloise, mais oui aussi pour le faire figurer en 2022 parce que c’est cette année-là qu’il est finalement sorti en France sur Amazon Prime.

Alors – c’est sûr – s’il n’y avait pas eu de système d’agrégation de tops pour conseiller les membres du site, je pense que je n’aurais pas fait figurer ce film deux fois. Seulement voilà, pour beaucoup « The Green Knight » est un film de 2022 et le faire figurer ici reste encore le plus sûr moyen pour qu’il monte dans les recommandations. Parce que oui, moi je vous le recommande chaudement ce film, tant il est rare d’avoir des contes fantastiques aussi habités par une personnalité forte. David Lowery a incontestablement signé-là un grand film, alors du coup ça ne me gène pas du tout de le faire siéger une fois de plus sur le podium d’un de mes tops.

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Troisième film de Rodrigo Sorogoyen que je vois, et à chaque fois j’ai l’impression que l’auteur espagnol franchit un cap dans la capacité à instaurer des tensions ; à imposer un climat étouffant dans ses films. J’adore ce qu’il entreprend en ce moment. Du très bon thriller à l’ancienne. Un de mes gros coups de cœur de l’année.

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Un film que je suis allé voir pour Tim Roth et pour l’évident savoir-faire formel de l’auteur qui transpirait de la bande-annonce. Je craignais malgré tout la comédie de mœurs pour bobo et j’ai été agréablement surpris. « Sundown » est un film malin et plutôt subtil. Ça fait plaisir de pouvoir encore tomber sur des films intelligents de nos jours…

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Pas sorti en France. Sorti qu’en Belgique… Et c’est dommage ! Dommage parce qu’il me manquait de Zhang Yimou ! Le Zhang Yimou de « Vivre ! » ou de « Pas un de moins ». Un Zhang qui met certes du temps à décoller et qui parfois peut se montrer un brin « gros sabots » dans sa démonstration, mais qui rattrape le tout dans son épure visuelle, dans sa capacité à révéler la beauté d’un visage terreux et d’un cinéma lugubre. Au final c’est la poésie qui l’emporte dans ce film, et moi ça me fait incontestablement du bien…

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Je sais que je ne vais pas faire le consensus en faisant figurer ce nouveau film de Romain Gavras dans mon Top. Car oui, comme beaucoup d’auteurs à parti-pris, le cinéma de Gavras divise. Il y a ceux qui l’adorent et ceux qui le détestent. Et comme vous l’aurez compris, moi je fais partie de la première catégorie. Alors oui, c’est certain que ce film n’est pas un bijou d’équilibre et que ça lui arrive parfois de se prendre les pieds dans le tapis (notamment sur son dernier tiers). Néanmoins il y a tout le reste. Il y a une proposition audacieuse – percutante – et moi c’est justement ce que je demande au cinéma : qu’il sache nous bouger un peu !

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Bien sûr qu’il ne s’agit pas là du film le plus osé de Cronenberg. On pourrait même lui reprocher de sombrer dans l’auto-référencement. Seulement voilà, me concernant, j’aime à voir dans ce film une déclinaison sous forme de prise de recul – déclinaison qui sait en plus remobiliser tout ce que j’apprécie dans l’univers de l’auteur – donc pourquoi bouder son plaisir ?

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Je ne louerai les mérites que de cette deuxième partie parce qu’au fond, du diptyque de Joanna Hogg, ce deuxième volet se révèle le plus abouti, mais aussi parce qu’il peut être perçu comme une synthèse. Néanmoins c’est bien les deux films que je vous conseillerais, à la fois pour l’expérience cinématographique proposée que pour ce qu’il dégage de très personnel.

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Sur celui-là non plus je ne ferai pas consensus, surtout que je reconnais ici pleinement le côté très inégal du projet. Seulement voilà, à peser le bon et le moins bon, la balance penche ici clairement pour le bon. Pour être plus exact, certains moments savoureux valent amplement les quelques grossièretés de sale gosse que Ruben Östund glisse régulièrement dans son film. Les palmes audacieuses sont assez rares, donc ce serait quand même dommage de ne pas prendre le risque de s’en faire son propre avis. ;-)

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Et je clôture ce Top par le premier film que j’ai vu de cette année 2022 ! …Et je ne vous cache pas que ce fut pour moi une bonne surprise, tant je ne suis pas plus fan que ça de Paul Thomas Anderson et tant le pitch de ce film ne me tentait pas plus que ça. Mais bon, comme quoi on n’a jamais tort de suivre l’avis de ses éclaireurs car parfois ça nous permet d’avoir accès à des petites gourmandises comme peut l’être ce « Licorice Pizza » ; film certes pas transcendant mais qui parvient justement à se rendre charmant pour précisément cela. Donc à savoir et surtout à ne pas bouder !