Ca aurait pu être un des meilleurs manga shonen de l'histoire reprenant le flambeau de Dragon Ball mais Hunter X Hunter s'est tristement écrasé comme un zeppelin un soir de mai dans le New Jersey. Pourtant le mangaka Yoshihiro Togashi possède de solides antécédents en matière d'histoires baclées (cf Yu Yu Hakusho) et les plus pessimistes d'entre-nous auront sans doute vu arriver l'entourlouperie de loin.
Parlons du positif : Togashi est un enfoiré de génie au niveau du character design. Les personnages présents dans Hunter X Hunter sont tout simplement magistraux tant au niveau du design, de leur personnalité, de leur habilité au combat ou encore de leur évolution psychologique au fil de l'histoire. Si le personnage de Gon peut ressembler à un San Goku du pauvre par sa simplicité poussée à l'extrême, son alter-ego de l'ombre, Kirua, est un personnage jouissif. Surdoué, torturé, complexe et direct, Kirua est le symbole du personnage de shonen dans toute sa splendeur alliant combats épiques et une personnalité aussi développée que singulière.
Autre exemple de character design réussi avec brio : la brigade fantôme. Mis à part le cousin machin et la momie boxeuse en rouleaux de PQ, les personnages de la brigade sont TOUS excellents à découvrir. Togashi s'offre le luxe de développer non pas un méchant charismatique mais tout un groupe ! Et ça, c'est vachement balèze il faut le reconnaître.
Et patatra...
Fin de l'arc Greed Island, on bave rien qu'à l'idée de voir Gon et Kirua se fritter à la Brigade fantôme après leur entraînement au nen avec Biscuit. Au lieu de cela, on se retrouve avec une vieille fourmi amochée qui se prépare à plonger Hunter X Hunter dans ses heures les plus sombres. Un uppercut entomologique dont le manga ne se relèvera jamais.
J'en reviens au character design pour expliquer ce déclin. Si on découvre avec intérêt les Leolio, Kurapika, Kirua, Hisoka, des meilleurs et j'en passe dans les premiers chapitres, on se retrouve à présent avec des personnages sans imagination comme des araignées, des koalas, léopards, un bigleux qui fait des trous noirs, un chat,... la liste des déceptions est trop longue et trop douloureuse pour tous les énumérer. Et vous voulez savoir le pire dans tout ça ? Ce n'est que le début. Car ce koala crétin en costume 3 pièces est un véritable chef d'oeuvre sur pattes, une putain de Joconde à l'eucalyptus comparé à ce qui nous attend. L'arc suivant avec la succession de Netero regorge de personnages aussi pauvres en dessin qu'inintéressants.
Comparez la brigade fantôme aux 12 zodiaques (une vache, un chien, ...) et vous comprendrez l'ampleur de la chute. A l'image de Pokemon où on ne sait plus quoi inventer (Trousselin, le pokemon porte-clés est une bonne illustration de ce propos), Togashi semble avoir épuisé tout son crédit d'inventivité. Ajoutez à cela des dessins torchés à la va vite, du vrai foutage de gueule dont seule la révélation d'un Parkinson en stade avancé pourrait expliquer le pourquoi et des combats qui deviennent en fait des dialogues sur le cours de la bourse sans intérêt et vous sortirez vos mouchoirs tout comme moi.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase (c'est donc du renforcement) : la rencontre de Gon et son père. Un suspens d'une vingtaine de tomes gâchés lamentablement en un instant. Hunter X Hunter aurait pu être un classique du genre mais malheureusement il faut savoir que dans Togashi y a gâchis. Et encore je reste poli.