Ippo
7.8
Ippo

Manga de George Morikawa (1989)

Tandis que va bientôt sortir le 100e tome de HAJIME NO IPPO au Japon, la France essaie de suivre le rythme en lançant la troisième saison de la série en France, soit aux alentours du tome 47. A l'occasion de ce petit évènement, une relecture de toute la parution française s'imposait donc.
En bon manga de sport, IPPO suit le quotidien d'un lycéen, bizut de sa classe et des voyous du quartier, qui va se découvrir à travers la boxe dans un club de Tokyo et finalement se révéler être un des grands espoirs prometteurs de la boxe japonaise. Ainsi, en une centaine de tomes, Ippo va se forger un palmarès glorieux et presque interminable tant l'auteur insiste sur les détails et prend un sacré plaisir à faire durer son histoire. Des matches qui ne duraient que quelques chapitres dans les débuts de la série s'étirent désormais sur plusieurs tomes, avec le risque de voir les vieux démons des mangas de sport ressurgir (le courage et l'amitié dépassant l'adversité, retournements de situations improbables, etc.). Pourtant, Morikawa réussit plutôt bien à gérer tout cela (hormis vers les 90 tomes où certains combats sont un peu trop déments et font perdre de l'intensité à la série). Les trente premiers volumes sont un régal, où l'on apprend les rudiments de la boxe auprès d'un héros qui ressemble au lecteur, complètement novice dans ce monde de castagneurs et qui se révèle être un prédateur en puissance sur le ring. L'accomplissent d'Ippo, de sa "seconde naissance" aux combats titanesques contre Mashiba, Date ou Sendô, est d'une fraicheur rare, non seulement pour une œuvre sur le sport, mais aussi pour le manga en général. Car même s'ils restent parfois exagérés ou démesurés, les affrontements sont d'une grande qualité et surprennent souvent. Le trait de Morikawa s'améliorant, les punchs deviennent plus brutaux et sensationnels, en témoignent le colossal LALLAPALLOOZA contre Sendo ou certains combats de Miyata. On regrettera cependant Morikawa aille vers un character design plus petit et moins imposant dans la suite des combats d'Ippo.

Pour faire un bon manga de sport, il faut non seulement et évidemment de bonnes séquences sportives, mais également d'excellents interludes, ce qu'IPPO propose à ravir. L'humour fait mouche à chaque fois et je ne compte plus les fous rires que j'ai eus après un gag. Les personnages sont tous attachants au possible, de Ippo, l'éternel challenger, à Takamura, la brute épaisse que je considère comme un des protagonistes fascinants que j'ai jamais pu voir, en passant par Aoki, Kimura ou le président Kamogawa. Entre chaque combat des personnages (ce qui est d'ailleurs à relever – la série ne tourne pas uniquement autour de son héros), Morikawa propose des situations génialement drôles et parfois même assez poussées émotionnellement, soit pour humaniser l'adversaire, soit au contraire pour faire faire n'importe quoi à la bande de débiles du club de boxe. Entre les voyages à Osaka, les entrainements à la mer, à la piscine, dans des sparrings et les sorties bowling ou pêche, on ne s'ennuie jamais et il est fort appréciable de remarquer que les gags se renouvellent à chaque fois sans nous laisser une seule fois déçus. On souffre avec Ippo lors de ses combats, mais aussi lors de ses entrainements, à tracter des scooters sur des montées infernales ou à faire des centaines de flexions dans l'eau. Bref, on s'attache irrémédiablement aux personnages et c'est véritablement ça la grande force de ce manga.
A noter que l'auteur s'investit grandement dans le monde de la boxe, en ayant notamment racheté un club au Japon. Les multiples allusions à certains champions du monde japonais et à la démesure des boxeurs anglo-saxons (le personnage de Brian Hawk en tête) symbolisent également cette volonté de faire connaitre la boxe nippone, et en partie contre l'Amérique toute-puissante dans ce domaine (Takamura en tête, véritable chouchou de son auteur et aussi, avouons-le une fois pour toutes, des fans – moi le premier j'ai chialé comme pas possible vers les tomes 42 – 43 – 44...).
Pariston
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le 3 juil. 2012

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Pariston

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