Au final je lui donne quand même une note convenable à cette « Nuit du 3 août » alors que pourtant, j’avoue que j’ai beaucoup de griefs à lui faire et que tout ce que j’y trouve chouette était finalement posés par le tome précédent.
Je disais dans ma critique du « Dossier Jason Fly » que ce cycle était pour moi une vraie cause de frustration parce que c’était là que les premiers problèmes récurrents de « XIII » commençaient à se poser. Je ne reviendrai pas sur les redites visuelles des personnages, par contre là, j’ai beaucoup à dire sur les soucis en termes de scénario.
Parce que bon, que « XIII » utilise les clichés du cinéma américain pour construire son charme et qu’il l’assume, c’est une chose. Par contre, quand les clichés sont trop grossiers et s’emboitent de manière trop exagérés, je trouve que le charme s’estompe vite.
C’est notamment ce qui m’est arrivé quand je me suis retrouvé confronté à toute la résolution de ce cycle. Pour le coup j’ai un vrai souci avec tout le background qu’on nous sort concernant le personnage de Jonathan Fly.
Les références faites aux époux Rosenberg, le tout relié au KKK, pour moi ça va un peu trop loin : surtout quand on se rend compte que tout ça ne sert presque exclusivement qu’à nous faire comprendre qu’en fait, XIII, il est tellement bad-ass, que bah même gamin il a vécu des trucs de bad-ass, parce que son père lui-même il était giga-bad-ass, et il est d’ailleurs mort comme un bad-ass…
Autant dans l’idée je ne dis pas non car – OK – j’adhère à l’idée que XIII est une sorte de personnage fantasmatique et qu’il se doit d’avoir des origines qui déboitent. Mais là, c’est tellement artificiel que ça ne marche pas.
Ça me rappelle l’époque de ma jeunesse où « X-Files » et « Dark Skies » se tiraient la bourre en cherchant à relier leur intrigue à tous les trucs énormes de l’Histoire des Etats-Unis. Il fallait forcément que leur mystère soit lié à tout ce qui faisait polémique ou mystère… Là, ça me fait un peu le même effet. XIII peut être bad-ass sans forcément être lié à tous les assassinats, coups d’Etat et scandales de la deuxième moitié du XXe siècle !
Mais bon, malgré tous ces reproches que je peux lui faire à cet album, je ne peux m’empêcher malgré tout de ne pas trop le descendre en terme de note.
Parce que bon, l’un dans l’autre, ça reste quand même ficelé intelligemment. Certes, c’est convenu, facile, connu, mais ça reste respectueux d’une certaine codification scénaristique qui fait que ce n’est pas du foutage de gueule non plus.
Et puis bon, au final toutes ces mini-révélations concernant les personnages secondaires fonctionnent quand même pas mal et contribuent chacune à leur façon à construire cette petite atmosphère cynique et blasante typique de la saga.
Pas top donc, mais passable…
Dommage.