C'est marrant avec ce film, on dirait que le réalisateur roumain est allé au maximum de ce qu'il pouvait nous offrir. Il le fait d'une manière exemplaire. Il le fait par le silence, aucune fioriture vient parsemer son récit. on retient bien sur la longue scène à l’hôtel, où s'entrecoupe des dialogues géniaux et des silences qui veulent dire énormément. On comprend par le silence que pèse sur ses personnes le poids d'être dans l'illégalité de l'avortement. On comprend les risques que cours les personnages, et leur désœuvrement face à cette situation. Mais c'est ses dialogues entre Anamaria Marinca, Laura Vasiliu, et Vlad Ivanov qui rendent ce film addictif. La première nous sert une performance d'anthologie animé par le courage de sauvé son amie. La seconde est excellente tout en fragilité et avec de la honte. Sans oublier ce dernier géant qui nous fait penser à Harvey Keitel dans Pulp Fiction. Cette scène remplie de suspens est indécrochable. Après la deuxième scène est celle du repas, où on sent le frémissement même d'une époque où la barrière des libertés n'a pas été affranchie. C'est vraiment réussis là aussi. Arrive ensuite la fin qui n'a pas finis de nous hanter
où le fœtus est jeté à la poubelle, comme un déchet sans impotence
Le vrai point fort du film, c'est qu'il arrive à ne pas juger l'avortement, c'est au spectateur de décider comment il le perçois. Mais après tout ses louanges, le film manque d'un côté sauvage, rock, il est trop académique, au fond c'est presque un exercice de style est c'est son point faible, mais aussi ce qui a fait sa force. C'est en cela que je disait que le réalisateur avait tiré le maximum de son sujet, qui reste tout de même un très bon film.