La comédie à l'italienne, métonymie pour dire comédie venant de la Botte avec un très fort arrière-fond social du point de vue des classes sociales les moins biens nantis, genre à lui tout seul dont le chef d'oeuvre incontesté par sa perfection est sans conteste Le Pigeon de l'excellent Mario Monicelli ; qui est un véritable portrait de la Société dans sa plus grande vérité mais sans jamais que l'ensemble ne perde son humour ravageur, même dans ses moments les plus dramatiques et dans ses moments les plus émouvants... En bref, un modèle d'équilibre...
Luigi Comencini, qui dans le domaine de la comédie s'était surtout essayé avec un bon succès dans les œuvres sans prétentions et dans les œuvres romantiques d'un point de vue plus jeunes bourgeois, suit, à ma connaissance du moins, pour la première fois les pas de Monicelli avec ce A cheval sur le tigre.
La leçon de Monicelli a été retenue par Luigi Comencini lors de quelques fulgurances en toute franchise à mourir de rire autour des protagonistes, des évadés de prison pas comme les autres...
- La manière inattendue dont le plan minable du personnage de camionneur pauvre joué par Nino Manfredi, qui essaye de faire croire que son véhicule de travail a été volé, foire totalement
- Quand ce même personnage essaye d'expliquer avec précision au directeur de prison le plan d'évasion de ses co-détenus, sans succès...
- La scène où le personnage d'intellectuel joué par Gian Maria Volonté, en prison pour le meurtre de l'amant de sa fiancée, qui revient se venger sur cette dernière, qui foire totalement et qui se fait préparer un dîner par elle comme s'ils formaient un véritable couple de mariés dans le quotidien le plus banal
Mais juste pour ces fulgurances, car l'après-évasion a globalement tendance à méchamment traîner en longueur, et la dernière demi-heure vire dans le misérabilisme le plus lourdaud. Ce qui fait que malgré les scènes, précédemment citées, et un beau casting, l'ensemble déçoit.