Ce film m'intrigue depuis si longtemps, j'étais déjà prête à l'aimer en démarrant le visionnage ayant été au préalable séduite par l'affiche et la B.O.
Et la déception est grande, autant que la grande aiguille de ma montre que j'ai miré moult fois ce soir.
Alors on ne peut nier les qualités esthétiques du film, même si je trouve les scènes de jours moins belles. Heureusement pour ce long-métrage, il se déroule dans sa quasi-totalité de nuit, ce que les plus futés d'entre vous ont déjà deviné à la lecture du titre. C'est beau donc, mais Ana Lily Amirpour ne le sait que trop, et pousse si loin sa quête de l'image parfaite qu'à la fin, il n'en reste que ça. C'en devient même franchement gonflant. Rajoutez à cela un rythme lénifiant et des dialogues aussi rares que pauvres, et v'là qu'au bout de 45 minutes je n'attendais qu'une chose : que cela se termine, mon compagnon de route m'ayant déjà abandonné pour Morphée.
Et pourtant le fond aurait du être intéressant, le mélange des cultures américaines et iraniennes de son auteure donner quelque-chose d'original et captivant. J'y croyais d'ailleurs au début, bonne pomme que je suis,entre son acteur principal qui n'est pas sans rappeler un jeune Marlon Brando et cette musique que ne renierait pas un bon vieux western spaghetti. Mais la réalisatrice se perd, poussant trop loin l'exercice de style, accouchant du parfait produit pour se la péter le lendemain avec ses petits poteaux qui lisent Telerama. Mais je ne lis pas Telerama, et on est confinés à la maison, alors question étalage de culture façon confiote, on repassera.
Ça me fait mal de mettre une note pareille à un film visuellement aussi réussi, moi qui adore m'en mettre plein les mirettes, mais si je regarde un film, c'est aussi, surtout, pour qu'il me fasse rire, réfléchir, pleurer ou trembler, qu'il suscite quelque-chose en moi, quelque-chose d'autre que l'indifférence totale que m'a procuré A girl walks home alone at night. Donc 4, sorry.
Bordel... J'adorais même le titre.