[Le cinéma français n'est pas mort]
Ce film d'Éric Gravel, porté de bout en bout jusqu'à l'incandescence par une Laure Calamy tout bonnement exceptionnelle, m'a bouleversée.
Le portrait de cette mère courage et solo, fourmi esclave des transports interminables, victime impuissante des grèves, ses courses nocturnes, ses galères financières, les regards qui la jugent, cette femme seule qui n'arrête jamais, est un symbole de l'oppression terrible que subissent en particulier les femmes célibataires (célibattantes !) dans cet impitoyable monde capitaliste.
Longtemps me restera à l'esprit cette scène- "attention au passage du train"- où l'on peut presque lire les pensées du personnage à bout de souffle...
Avec ce "À plein temps" si contemporain qu'il en est brûlant, Laure Calamy est en lice pour le César de la meilleure actrice : puisse-t-elle être récompensée à la hauteur de son incroyable talent.