Aberration
4.1
Aberration

Film de Tim Boxell (1997)

Ce film est génial ! Génialement mauvais, certes, mais qu'est-ce qu'on se marre !

C'est bien simple, il n'y a rien à sauver. Les acteurs vont de moyennement passable à très mauvais, ils nous servent des dialogues d'une nullité abyssale qui ne font que finir de plomber un scénario surement pondu sous acide. Jugez plutôt :

Amy, jeune blondinette débarque dans le chalet de son enfance, perdu au milieu de la montagne. Pour le chalet, vous voyez celui d'Evil Dead ? Ben là, c'est pareil, en pire. On découvre qu'Amy a en sa possession une grosse somme d'argent, de provenance surement malhonnête, avec laquelle elle s'est enfuie au volant de sa coccinelle encore plus délabrée que le chalet. Amy a l'air un peu inquiète. Vous voyez la fuite de Janet Leigh dans Psychose ? Ben là, c'est un peu pareil, mais en dix-huit fois pire. Elle s'installe, fait connaissance avec Marshall, scientifique écolo des sous-bois qui, de son propre aveu, passe ses journées à parler aux arbres (euh.... ) et c'est là que les fameux iguanes-lézards-geckos entrent en jeu ! (non, nous n'en saurons jamais vraiment plus sur leur race véritable). Après avoir dévoré de l'intérieur un chat, un chien et un vieillard, nos charmantes "aberrations" mettront plus d'une heure à tenter en vain de venir à bout de nos deux héros, qui ne sont pourtant pas dégourdis (l'une est armée d'un pistolet à eau, le second d'une bûche...). Au deux-tiers du film, alors que l'on avait oublié cette histoire d'argent, voilà-t-y pas que l'ex d'Amy, Yuri, tout de cuir et de gomina vêtu, ramène sa fraise ! Cigarillos au bec (les barreaux de chaise c'est pas donné, et l'on est dans un film à petit budget) il traumatise un peu Marshall, qui se révèle aussi couard qu'il en a l'air et demande à la donzelle de lui rendre illico presto son pognon. Pour être plus persuasif, il a amené avec lui deux revolvers, et grand bien lui en a pris car ils vont lui permettre, dans une scène d'anthologie, de se sortir de l'attaque de pas moins dix-douze lézards, les balles fusent, les douilles retombent sur le plancher de la chambre au ralenti, Yuri nous gratifiant même d'un superbe grand écart, à la nécessité plus que douteuse mais qui fait "bien" à l'image. Vous voyez n'importe quelle fusillade d'un bon western ? Ben là, ça voudrait être pareil, mais c'est à mourir de rire. Je ne dévoile pas la fin (suspense oblige) mais la transformation de notre écolo timoré en homme furieux, assoiffé de vengeance, que n'aurait pas renié Rambo vaut son pesant de cacahuètes (le voir traiter des lézards de "salauds" aussi).

Et les lézards ! Bon, ils suintent le plastique à plein nez, ressemblent plus d'ailleurs à des crapauds et font des bruits de... tuyauterie défectueuse... (ben oui) mais qu'est-ce qu'ils sont hilarants. J'en veux bien un pour mon chez-moi (arf... Ils étaient sensés faire peur).

Non mais vraiment, c'est génial Aberration. Faut juste être capable / avoir envie de s'armer de son sens du second degré (voir du 3ème, 47ème...).
Pravda
7
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le 20 déc. 2012

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Pravda

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