Dans sa structure globale Aibigail ressemble énormément à leur Ready or Not, huis clos anxiogène, twist amenant vers un dernier acte de plus en plus sanguinolent tendance horrifico/fantastique, touche d'humour burlesque confinant au grotesque et surtout d'énormes influences dont le film n'arrive jamais à s'extraire pour y gagner une identité.
Il y a de vagues relents de Reservoir Dogs, Une Nuit en Enfer, une DA Resident Evilienne,, Gillett et Bettinelli-Olpin recycle leur héroïne pour finir par l'extraire du film encore une fois recouverte d'un sang supposément salvateur pour un récit terriblement engoncé dans une vision passéiste d'une illusion émancipatoire.
Car ici on voit se confronter deux face d'une même pièces, deux femmes anti moderne ne cherchant qu'une chose, restructurer autour d'elle une structure familiale centré autour d'un homme absent, un vampire centenaire d'un côté et un enfant de l'autre. Deux femmes ne pouvant se sortir d'une fonction assignée et cherchant à tout prix à se la réapproprier dans la violence.
Le film démarre en plein milieu d'une mission et l'on peut comprendre très vite que les "bad guys" présenté comme des pros impitoyable vont rapidement se retrouver confronter à une menace qui les dépasse. On emploie tous les subterfuges narratifs connus pour représenter l'archétype qu'ils représentent, la jeune rebelle, le costaud idiot, l'ancien militaire taciturne, le flic pourri menaçant et la mère repentante.
Après une introduction efficace à défaut d'être originale, le fait qu'elle puisse rappeler l'introduction de Dracula 2001 n'est pas à son avantage, le film va se perdre dans une narration désuète, une écriture asthmatique qui, face à l'obligation de définir plus précisément ce petit groupe, va nous rejouer le petit jeu du "devine qui je suis" et où l'intuitive repentante ,dans ce grotesque simulacre, livre au spectateur la nature des forces en présence.
Scène qui renverra à une autre séquence plus tardive ou la "fille" répondra à ce même jeu en redéfinissant la position de chaque individu au sein de ce groupe, deux longues séquences maniérées et artificielle qui illustre l'incapacité de dénouer au cœur de l'action dans des interactions plus naturelles des informations vitales pour relancer l’intérêt du spectateur déjà défaillant.
Si la direction artistique semble s'être amusé à découper ce grand manoir en pièce représentant des niveaux vidéos ludique convoquant tout un imaginaire de jeux horrifique, la mise en scène plus en berne et manquant singulièrement de dynamisme et d'inventivité peine à conserver note attention.
Un de ces films terribles, un de ces films du milieu, qui rate tout sans jamais être foncièrement désagréable ou énervant, une petit bulle d'inutilité trop longue de 20 minutes, un récit frivole et archaïque qui pense encore qu'une femme s'émancipe en tirant et tuant des gens pour finir recouverte d'un sang expiatoire tout en lui imposant des désirs tirés d'une pub des années 50.
Des récits faussement jubilatoire ou l'on finit par voir deux mecs s'amuser de leurs protagonistes féminines, en abuser jusqu'à la pseudo jouissance fantastico/masturbatoire et les laisser repartir couverte de leur semence horrifico/cool. Deux vieux gars qui jouent à la poupée avec un esprit eighties, qui ne savent pas reconditionner le passé qui les as construit dans des récits renouvelant des mythes usés jusqu'à la corde.