Pour son septième long-métrage sur grand écran, Philippe Le Guay offre à Fabrice Lucchini un rôle sur mesure, celui d'un acteur de théâtre retiré des planches, qui se voit proposer de reprendre du service pour interpréter Alceste, le fameux "Misanthrope" de Molière, soit le personnage qu'il est plus ou moins devenu depuis sa retraite sur l'île de Ré.
Les décors naturels de l'île contribuent grandement au charme léger diffusé par "Alceste à bicyclette", servant de théâtre aux principales séquences comiques du film (les chutes à vélo, la bagarre sur le marché, les expéditions en compagnie du drôlissime agent immobilier...), contrepoint bienvenu aux nombreuses scènes de répétitions de la pièce, dans lesquelles Lucchini et son compère Lambert Wilson rivalisent de panache pour mettre en musique les alexandrins de Molière.
On ne s'ennuie pas, mais "Alceste à bicyclette" n'est pas non plus très captivant, desservi par une mise en scène quelconque (la chanson de Montand pour illustrer les ballades à vélo...) et surtout par un final en queue de poisson mal amené, qui semble tomber du ciel pour raccorder artificiellement la pièce de Molière et le film de Le Guay.
Sans ce dénouement décevant, j'aurais sans doute noté 6, preuve que cette comédie littéraire qui égratigne le milieu du théâtre reste une œuvre assez intéressante et divertissante, à réserver toutefois à un certain public.