"American Nightmare" (aka "The Purge", et je vous épargnerai le jeu de mot) premier du nom c'était le potentiel gâché de l'an passé : un sujet en or, mais une série Z sans aucun intérêt à l'arrivée. Quand les producteurs ont annoncé un second volet, il était alors difficile d'en espérer quelque chose - sauf que cette suite renonce au statut de huis-clos de son prédécesseur et choisit de montrer une chasse à l'homme en plein chaos urbain, qui n'est pas sans rappeler sur le principe "Battle Royale". L'intérêt presque nul à l'annonce du projet a donc grandi et c'était presque avec un certain enthousiasme qu'on attendait cette suite potentiellement plus intéressante que son prédécesseur : en renonçant au slasher bête et méchant et en lui préférant un thriller dystopique, il y avait effectivement de quoi être impatient si les scénaristes se bougeaient un peu pour livrer quelque chose de différent, et surtout, d'exploiter le message de leur scénario (critique de l'escalade de la violence outre-Atlantique).
Et au final "American Nightmare 2" est plus ou moins une bonne surprise, tout en restant une série B souvent irregardable. Bonne surprise car certaines scènes sont vraiment réussies et qu'on sent que le film tente, sans aucune subtilité, de faire passer une vraie satire sociale au travers de cette anarchie. Quelques qualités additionnées à des petits détails qu'il serait très intéressant de développer à l'avenir (le groupe des rebelles par exemple, dans un film qui renoncerait à 100% au genre horrifique), mais en même temps une tonne de défauts qui finissent presque d'achever la sympathie que l'on pouvait avoir pour le projet au premier abord : c'est mal foutu, mal filmé, mal joué, le film a constamment le cul entre deux chaises hésitant entre faire peur, faire réfléchir, développer des personnages et un univers. C'est un gros bordel dans lequel le spectateur ne s'implique jamais, c'est creux, scénaristiquement idiot et philosophiquement trop simpliste. On sent une envie de bien faire mais le film est comme menotté à certains codes du genre - jump scares, méchants caricaturaux.
C'est d'autant plus dommage car l'idée de départ des deux volets de "American Nightmare" est probablement l'une des plus prometteuses depuis plusieurs années au sein du cinéma Hollywoodien. On ne peut que secrètement espérer ce qu'un vrai réalisateur, scénariste et des producteurs ambitieux pourraient apporter à celle-ci. En attendant le déjà annoncé troisième film, on croise les doigts.