Pour son premier long-métrage, Victor Saint-Macary (fils d'Hubert, éternel second rôle du cinéma français, qui tient un petit rôle dans le film), signe une sympathique comédie romantique, qui certes s'appuie trop sur les codes du genre (le point de départ idiot en guise de pur prétexte, la morale finale un peu convenue), mais affiche une certaine singularité appréciable.
Le jeune réalisateur opte ainsi pour une BO assez pointue, et pour une forme de radicalité lors de plusieurs séquences (la baston au beau milieu de l'appart' notamment), à l'instar de dialogues assez crus et de scènes de nu plutôt inhabituelles de nos jours.
Paradoxalement, ce n'est pas forcément le couple central qui m'aura fait adhérer à la bonne humeur irrévérencieuse émanant du film : en effet, je ne suis pas un grand fan de William Lebghil, qui arbore sa tronche habituelle gentiment ahurie, ni de Margot Bancilhon que je trouve assez quelconque.
En revanche, j'ai davantage apprécié la prestation des deux principaux seconds rôles : l'inconnue Camille Razat dégage une belle présence et s'avère toute mignonne avec ses yeux clairs (malgré une coupe de cheveux qui ne la met guère en valeur), tandis que l'inénarrable Jonathan Cohen apporte son style décalé et sa drôlerie décapante, jamais bien loin de son personnage de Serge le mytho...
Loin d'être la comédie de l'année (la première moitié apparaît un peu laborieuse, avant une belle montée en puissance ensuite), "Ami-ami" constitue assurément un divertissement efficace.
En effet, Victor Saint-Macary et son trio de jeunes co-scénaristes (Thomas Cailley, Audrey Diwan, Benjamin Charbit) proposent une rom'com' bien emballée à l'écriture très actuelle ; la garantie d'un bon moment de détente, pour peu qu'on soit dans la cible des trentenaires concernés.